Bac blanc : correction du texte
SUJET 1 : Explication d'un texte
Lucrèce : 1er siècle avant JC, homme, latin. Il s’attaque ici aux sceptiques.
Scepticisme ≠ sensualisme (la connaissance repose sur les sensations)
Problématisation :
De quel droit pouvons nous prétendre que nous savons quelque chose puisque nous disons souvent « les sens nous trompent » et que notre connaissance semble fragile en amont.
Réponse : selon Lucrèce, ce sont nos sens qui nous donnent ce droit, c’est notre connaissance sensible, la révélation de la première vérité. Nous nous demanderons si toute vérité s’inscrit dans le droit fil de cette origine.
Le texte commence par une réfutation du scepticisme (l1à8), puis l’auteur expose sa thèse de façon positive (l8-26). Il énonce cette thèse l8 à 10, puis développe une démonstration indirecte en trois temps : l13-15, puis l15-18, et 18-26. La conclusion tombe l27.
Explication :
La réfutation du scepticisme ne vise pas le mot de Socrate (« Je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais rien »).
Pourquoi ? Socrate se contentait de provoquer pour appeler à la prudence et à l’humilité. Les sophistes prétendent beaucoup ou tout savoir (polymathie) mais en fait ce sont des illusionnistes ou des faussaires. Socrate vise à établir la science face à leur pratique. Le texte vise les sceptiques systématiques c ‘est-à-dire ceux qui cultivent un mode de vie. Selon eux, le bonheur est accessible par le doute permanent, c’est-à-dire la suspension du jugement par opposition au dogmatisme qui pousse toutes les thèses à s’affronter et conduit à la destruction permanente.
Pour un sceptique, on peut vivre « ouvert ». Lucrèce rejette le scepticisme comme une ruine de la raison. Sa réfutation repose avant tout sur la dénonciation d’un cercle : le sceptique prétend supprimer toute certitude, mais il en maintient une même si elle est négative. Voir l1-4. Lucrèce reprend un schéma d’Aristote à propos du principe de contradiction. Pour la logique élémentaire on ne peut pas dire une chose et à la fois son contraire. Donc, le discours sensé suppose qu’on reconnaît ce principe (par opposition au fou qui ne le comprend pas).
Selon Aristote : les deux « preuves » du principe de contradiction :
a- il est radical parce qu’indémontrable
Il conditionne toute démonstration et du coup il ne devient pas l’objet d’une démonstration
b- pour demander une démonstration de ce principe, il faut être inculte, c’est-à-dire ne rien savoir des rudiments. Il suffit de prononcer un mot pour reconnaître la vérité du principe. On prête à ce mot un sens et non deux sens contraires à la fois.
Lucrèce part d’une donnée : nous disons que le savoir existe, mais nous en faisons une évidence et cela de quel droit ? Nous y voyons une certitude mais de quelle espèce ? Est-elle objective ou seulement subjective ? Nous avons de quoi distinguer le vrai du faux, d’où tirons nous cette assurance ?
Thèse de Lucrèce :
D’où vient la notion de vérité mais aussi les autres dispositions comme le certain et le douteux ?
Réponse : cette connaissance vient de nos sens, il s’agit d’un niveau élémentaire. On leur reconnaîtra une priorité chronologique. Mais en même temps une dignité qui tient à leur fiabilité. Ils ne peuvent pas nous tromper puisqu’ils ne peuvent pas se tromper.
Voir l10. « Ils sont infaillibles ». Cette priorité est donc une préséance, c’est-à-die un principe, un droit qui l’emporte sur les autres etc … D’où l’idée d’un dispositif originaire. Nos sens nous donnent pour vrai un contenu mais aussi une compréhension immédiate, quelque chose de sain et de naïf au meilleur sens, c’est-à-dire une absence totale de préjugés ou d’altération suspecte, une saisie spontanée des principes fondamentaux.
Voir l9. La notion de vérité vue de façon primitive, c’est avant tout le principe de contradiction et il nous vient de la sensation.
par exemple : ce qui est chaud ne peut pas être le contraire en même temps.
D’où une démonstration indirecte en 3 temps :
- 1er temps :
La raison ne peut pas rectifier les sens puisqu’elle leur doit tout. Et en particulier un critère, une pierre de touche qui distingue le vrai du faux. Il s’agit de la clarté. Or, cette clarté n’est pas une invention de la raison. Elle résulte d’un apprentissage presque naïf. D’où une dépendance qui soumet la raison à l’activité des sens.
- 2ème temps :
Supposons que nos sens doivent se corriger les uns les autres. Dans ce cas, nous exigeons à chaque fois un changement de registre, c’est-à-dire un sens qui parle en dehors de sa compétence.
- 3ème temps :
Faut-il se rabattre sur l’hypothèse ultime c’est-à-dire qu’un sens puisse se corriger ou se purifier ?
Réponse : chaque sens est un montage parfait, il nous livre des apparences mais ce sont surtout des signaux, c’est-à-dire des avertissements qui nous disent dans quelle situation de confiance ou de dépendance dans laquelle nous nous trouvons.
Un sens n’a pas à dire comment les choses sont en soi. Il doit dire si un danger menace ou si un corps extérieur peut nous être favorable. Chaque sens est conservateur, c’est-à-dire il assure notre survie. Donc la vue n’a pas à se purifier. L’odorat n’a pas à se débarrasser de certains éléments impurs. Chaque sens a sa raison d’être, donc chaque sens est parfait.
Chaque sens est limité de façon intrinsèque, spécifique. Chaque sens s’exprime dans un idiome, un code qui utilise ses signes propres.
Voir l19-20. Chaque sens reste irréductible à tout autre. D’où une idée féconde : entre deux sens, il n’y a jamais de rapport du plus au moins. Au contraire, il s’établit une différence de nature et non de degré et du coup aucun sens n’est supérieur aux autres, aucun ne peut en corriger un autre.
par exemple : l’odorat n’est pas une version avortée de la vision. Chaque sens accomplit sa fonction.
Conclusion : l27 : la connaissance sensible comme telle est vérité.
« comme telle » : c’est-à-dire dans les limites du genre et à condition de ne pas demander l’impossible. Un sens exprime une relation entre des corps extérieurs et le notre. Aucun sens n’aura de portée absolue. Leur vérité est toujours une vérité pour nous.
Cette thèse dit au moins deux choses.
Sur un premier point, il serait absurde de renoncer à la connaissance sensible ou d’en désespérer. Nos sens sont des guides pour l’action et la sagesse qui consiste d’abord à vivre, et le minimum vital, c’est la survie. Or, les incertitudes sont « invivables ».
Lucrèce rappelle l’enracinement « concret » et matériel de la raison. Le matérialisme veut nous réconcilier avec la vie, par opposition aux spéculations incontrôlables. La raison n’est pas originairement une faculté calculée ou de jongler avec des concepts. Elle est avant tout du bon sens, c’est-à-dire une faculté d’aller vers ce qui mérite confiance. Et du même coup, Lucrèce désigne des dangers et des ennemis. La raison peut s’égarer, par exemple s’envoler. Elle peut aussi rejeter une santé élémentaire de l’esprit. Par exemple : la saine clarté des sensations et du coup les pires dangers se profilent. La raison en vient à accueillir son contraire : la déraison sous la forme d’un culte qu’elle honore à son insu : l’irrationalisme c’est-à-dire la conviction que c’est le contraire de la raison qui approche la vérité.
par exemple : le sentiment (religieux ou l’intuition dans ce qu’elle a d’indéfinissable).
Bref, le risque est de se perdre dans l’obscurantisme c’est-à-dire l’idée que la clarté nous égare.
Lucrèce veut sauver la raison et à cette fin il la fonde sur la sensation = si les sensations nous « déçoivent », ne fuyons pas, restons fidèles à cette inspiration et comparons les dans un même registre.
exemple : la tour semble tantôt ronde, tantôt carrée
Ne concluons pas que nos sens nous trompent et encore moins que la raison est un leurre, une chimère etc … Essayons de construire notre expérience = de lui donner une cohérence, et à la limite il vaut mieux une Hypothèse fausse qu’on pourra corriger. Il vaut mieux une approximation qu’une fuite vers l’inexplicable, le miracle, l’irrationnel. Le pire c’est de se coucher devant la superstition, c’est-à-dire se soumettre à une tyrannie double.
D’une part celle du Prince, d’autre part celle du dogme religieux.
La sensorialité :
Problème : nos sens nous confèrent une sensorialité, mais ce n'est pas encore la sensibilité c'est-à-dire la réceptivité. La sensorialité se rapport aux particularités sensorielles, c'est-à-dire à un montage.
par exemple : c'est le toucher qui peut distinguer entre le dur et le mou, mais aucun autre sens n'en est capable.
La sensorialité c'est la spécialisation d'un sens c'est-à-dire sa juridiction (le domaine où il est compétent = habilité à trancher). D'où une bifurcation :
la raison va soit vers un approfondissement de cette sensorialité, soit vers un réflexe de recul.
1er cas : nous allons vers le développement d'un esprit artiste, c'est-à-dire d'une vision esthétique du mince (en grec aïsthésis = acte de sentir)
2nd cas : On prend ses distances face au donné et on distingue entre le montage sensoriel et le fait que quelques nous apparait, c'est-à-dire nous est présenté = le phénomène.
Dans ce second cas nous nous méfions de la sensorialité et nous la distinguons de la réceptivité.
La connaissance se développe, elle devient "science" à une condition exclusive : se méfier de l'immédiat et savoir s'en séparer. Sur ce point, Lucrèce se sera beaucoup engagé et de façon unilatérale.
Voir l 13-14 : "La raison issue toute entière des sens".
Pouvons nous suivre Lucrèce sur ce point, par exemple attribuer aux sens une autorité qui distinguerait le réel de l'illusoire ? Ce n'est pas certain, il faut se détacher des sens tôt au tard. Pourquoi ? Nos sens nous donnent une pré-compréhension de la réalité sans nous permettre d'accéder à une compréhension véritable.
Voir Spinoza et sa volonté de séparer deux plans : d'une part le sensible, d'autre part la connaissance intellectuelle : ce sont deux domaines qui présentent à chaque fois des propriétés bien reconnaissables.
par exemple : l'idée de cercle n'est pas ronde. C'est-à-dire dans la connaissance sensible, nous percevons des objets ronds mais pour le géomètre, la forme circulaire n'a rien à voir, c'est un objet d'étude. On peut analyser, c'est-à-dire décomposer et même produire par synthèse (intellectuelle).
Voir la définition du cercle par le géomètre proprement dit : c'est une définition "réelle" = qui montre la possibilité de la chose = comment on peut la construire ?
"le cercle est la figure produite par un segment de droite qui se déplace sur une de ses extrémités".
Dans la nature, aucun peut être ou n'a été engendré de cette façon. La connaissance suppose une rupture (avec l'immédiat). Lucrèce ne manifeste pas de volonté de rupture cet égard. Il réhabilite les sens mais sans se contenter d'y voir des témoins = des autorités qui peuvent attester une réalité. Lucrèce n'est pas loin de réduire la connaissance au témoignage des sens.
Texte de Bachelard :
La science suppose une cassure, une fêlure, une rupture, une solution de continuité. L'immédiat est avant tout le domaine de l'opinion, c'est-à-dire de l'impression immédiate qui s'impose à l'esprit = la prétendue "vérité première" qui n'est qu'une erreur première. La science tourne le dos à l'opinion. Elle vise au système comme point d'arrivée, c'est-à-dire toutes choses forment le tout. Elle part d'un principe = d'une donné de la raison au delà de laquelle on ne peut pas remonter. L'opinion ne peut pas avoir raison puisqu'elle ne pense pas, c'est-à-dire elle ne sait jamais pourquoi elle serait dans le vrai = elle est peut être dans le vrai mais par hasard.
Paragraphe 2 :
L'opinion continue, prolonge l'apparence. D'où sa lacune principale : elle n'a pas le sens du problème = obstacle, c'est-à-dire ce qui rend impossible la progression. La connaissance devient science quand elle sait poser une question = transformer le problème obstacle en un énoncé qui conduit à une réponse. La science est avant tout un esprit. Ce qui compte, ce n'est pas le résultat, c'est l'ouverture, la disposition, la méthode. (en grec, le chemin vu après qu'on l'a parcouru).
La science "construit", c'est-à-dire elle prend des faits et elle les compose pour les faites parler. Voir la notion du protocole expérimental : le savant forme une idée et il la traite en fil conducteur. Le tout étant de rejeter
la tentation de facilité, c'est-à-dire réduire l'inconnu au connu en privilégiant un modèle étroitement mathématique.
Voir Bachelard - La philosophie du non.
La science contemporaine s'est constituée par des refus.
par exemple : elle est non cartésienne. Pour Descartes, connaître c'est réduire comme par résolution d'une équation (l'inconnu au connu). Les contemporains inventent des concepts nouveaux, c'est-à-dire ils adaptent la tradition et au besoin ils s'en débarrassent.
exemple : la mécanique de Newtown.
Dans la vie quotidienne, les objets tombent, c'est-à-dire sont attirés vers le bas. Mais c'est une apparence, c'est-à-dire une vision partielle. En réalité les objets sont attirés par un centre (gravitation universelle).
Conclusion :
Lucrèce veut rappeler une évidence contre deux adversaires et deux dangers égaux : le scepticisme et le dogmatisme. Mais il n'a pas franchi le pas "critique", c'est-à-dire il n'accomplit pas l'action critique par excellence. Il ne pose pas la question de l'immédiat et de sa validité.
Voir Nietzsche : "Toute évidence mérite d'être niée".
Ambivalence de la connaissance immédiate :
- d'une part elle ne vaut pas assez pour que notre esprit l'accepte sans examen critique,
- d'autre part, elle a trop de valeur pour que ce même esprit passe à côté sans s'arrêter et sans lui accorder un certain égard (le respect suppose une distance qu'on établit avec suspicion).
SUJET 2 : Peut-on prouver l'existence de la liberté ?
Problématisation :
La liberté serait absence de contraintes. Nous observons autour de nous des enchainements nécessaires de causes et d'effets conformément aux lois physiques. Ce n'est pas au bout d'un scalpel qu'on trouvera la liberté.
Or, chacun a une impression de libre-arbitre. Elle lui donne à penser qu'à tout instant la liberté donne des preuves de son existence. Elle les prodigue sans doute en secret et nous les intégrons, nous n'y pensons plus.
par exemple : c'est le sujet qui vit sa propre liberté en la prouvant directement et dans le silence de toute parole démonstrative.
On se demandera donc si le caractère direct de cette relation établit de façon nécessaire, c'est-à-dire comme une "preuve" l'existence de la liberté.
1- Preuve directe (par le libre-arbitre)
La liberté se connait de façon immédiate. Sa meilleure preuve c'est que nous n'avons pas besoin de la prouver = nous l'éprouvons et cela par un sentiment irrécusable comme une foi très intime et qui ne peut pas nous quitter.
Voi la manifestation minimale de la liberté en action : le jugement c'est-à-dire l'opération de l'esprit qui arrête une décision et qui prescrit le premier geste pour l'exécuter. Nous pouvons toujours douter, c'est-à-dire suspendre notre adhésion à une idée ou à une relation établie entre des idées. D'où la question de l'erreur = une épreuve pour notre liberté : elle peut juger trop vite. Soit par précipitation, soit par "prévention" = par préjugé (j'ai jugé avant terme).
Le jugement résulte du concours de deux facultés :
l'entendement qui est limite et la volonté qui est infinie. Quand l'entendement n'a pas tout compris et que la volonté donne son accord sans réserve possible, alors l'erreur compromet le jugement + trois formes de liberté : indifférence négative, liberté éclairée, indifférence positive.
Critique : prouver la liberté est encore "un bien' c'est-à-dire un motif, c'est-à-dire une force qui pèse sur notre pouvoir de décision. Tout cela fait penser à une contradiction entre l'idée et la notion de liberté (indépendance d'une détermination étrangère).
2- Absence de toute preuve (par le libre arbitre)
On supposerait un arbitre libre, c'est-à-dire une faculté décisoire et extérieure à l'objet qu'elle juge.
Or, cette extériorité est une illusion. Le "libre-arbitre" se réduit à une apparence, un simple effet dont la cause reste invisible.
Voir Spinoza : douter d'une idée ce n'est pas exercer arbitrairement un pouvoir (de suspendre le jugement), c'est sentir l'idée qui se disqualifie = qui se désigne comme douteuse.
exemples : l'enfant qui joue + le dormeur qui rêve.
La liberté se construit mais ne se prouve pas. Nous éprouvons des effets de cette liberté.
par exemple : un sage peut éprouver sa puissance (sa maîtrise de soi, sa connaissance de la nature …) mais à aucun moment l'homme ne peut prouver directement l'existence de sa liberté. Pourquoi ? C'est une conquête, un travail qui suppose une rupture avec la facilité, la soumission, la servitude. Tout part d'une prise de conscience. Nous croyons à un libre arbitre comme à une preuve de notre liberté. Mais c'est un leurre, une chimère.
Spinoza : "L'homme dans la nature n'est pas comme un empire dans un empire".
La joie est le sentiment qui traduit, c'est-à-dire qui montre indirectement que l'homme accède à la liberté, c'est-à-dire il agit par la seule nécessité de sa nature = il devient la cause adéquate de ses actes. (= il forme une idée claire et distincte des causes pour lesquelles il agit)
Liberté = connaissance, science par opposition à obscurantisme, à la superstition. L'esprit libre c'est que ce qui existe est nécessaire = s'explique par la causalité (inviolabilité des lois physiques) La superstition tue la liberté puisqu'elle développe la pire des croyances : celle qui pose une contingence.
par exemple : que telle cause cesse de produire son effet ou que tel effort ne résulte plus de sa cause.
La superstition est une tentation permanente : elle offre un simulacre de liberté c'est-à-dire nous croyons que les choses, l'homme lui-même, la pensée etc … pourraient être autrement.
Conclusion : la nécessité forme la liberté mais elle n'en est pas la preuve.
La liberté c'est la compréhension de la nécessité et de l'usage qu'on peut en faire.
Bacon : "On ne commande à la nature qu'en lui obéissant".
Critique : Spinoza se passe d'une preuve de la liberté. Selon lui, l'urgence c'est l'action, c'est-à-dire se libérer et agir en homme libre. Du coup, il n'est pas question de fonder quelque chose comme le droit, c'est--dire on ne peut pas développer l'idée de responsabilité. Et ainsi, il faut renoncer à un aspect majeur des codes culturels. Le système pénal, c'est-à-dire l'idée d'une réparation proportionnée à une responsabilité. Il s'agit donc de redécouvrir la notion de preuve.
3- Preuve indirecte de la liberté
Il est impossible de prouver de façon expérimentale c'est-à-dire empirique : la liberté on ne peut pas la voir, la toucher etc …
cf : 3ème antinomie : toute expérience suppose que l'objet observé est inséré dans une chaîne de causes et d'effets. D'où une détermination causale nécessaire et une dépendance (de l'acte ou de la décision) qui abolit la notion de liberté.
En même temps, la vie humaine connait une toute autre situation, c'est la faculté de pouvoir agir autrement, de pouvoir s'abstenir etc … La liberté est ici présupposée par des pratiques du droit, de la moralité.
Voir la notion de tribunal qui suppose un débat contradictoire. On distingue deux points de vue sur un seul agent :
- d'une part une accusation qui présuppose une cause libre (celle qui n'est pas un effet)
- d'autre part la défense qui ne veut rien présupposer pour mieux décrire = laisser parler des phénomènes.
On peut donc concevoir une preuve indirecte, c'est-à-dire qui ne doit rien à l'élément physique, c'est-à-dire à l'observation . Cette preuve doit tout à la raison, c'est-à-dire à la seule faculté qui puisse distinguer entre être et devoir être.
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