vendredi 26 novembre 2010

Chapitre A - G.

Géographie 
1ère partie                                        Un espace mondialisé
Chapitre A                            Mondialisation et interdépendances

Comment la mondialisation bouleverse-t-elle l'organisation traditionnelle du monde ?

1- Les flux de la mondialisation
          a- L'expansion des flux commerciaux

      Mondialisation : processus d'intégration économique, culturel et éventuellement politique. Elle met en relation de plus en plus complète les différents ensembles géographiques du monde. Résulte d'abord de la libéralisation et de l'essor des échanges depuis le milieu du 20ème siècle. Leur valeur (échanges) est ainsi passée de 9% du PIB mondial à 25%. 
La part des produits industriels et des services l'emporte aujourd'hui largement sur les produits agricoles et énergétiques.
     Ces flux en plein essor reposent sur une véritable révolution des techniques des moyens de transport comme la conteneurisation. De puissants réseaux logistiques associent des axes (routes, conduites) et des noeuds (métropoles, ports …) souvent dotés de plateformes multimodales.
          La mondialisation se traduit par une ouverture et une interdépendance d'un nombre croissant de pays. Toutefois, la Triade et l'Asie de l'Est réalisent plus de 70% du commerce mondial à eux seuls.

         b- L'explosion des flux de capitaux et d'informations

        Les flux immatériels se sont encore d'avantage affranchis des frontières :

       - Les flux financiers circulent sans entraves entre les grandes places boursières. La part des IDE a littéralement explosée. Leur localisation est déterminée par les avantages comparatifs sur les coûts d'exploitation ou le désir de s'implanter sur des marchés porteurs. Les flux de capitaux se font donc entre pays du Nord ou vers les économies émergentes (Chine, Mexique …)
Parmi eux, les capitaux dits fébriles (fonds de pension américain …) sont à la recherche d'une rentabilité immédiate.Cette logique spéculative accentue encore l'idée des délocalisations, mais aussi sur les crises financières. 
         - Les flux d'informations contrairement aux investissements ne laissent aucune partie du monde à l'écart. Ils s'appuient surtout sur des réseaux (internet, télévision …) virtuellement accessibles à tous. Leu circulation planétaire est probablement celle qui le plus d'impact sur les sociétés. Ils véhiculent une offre culturelle, pensée directement pour s'adresser au monde entier, pour être compatible. Elle émane toutefois le plus souvent du monde occidental. Elle conduit à une forme d'homogénéisation humaine que l'on appelle parfois le "village global".

     c- L'accélération des flux migratoires

     - La mobilité des hommes est également en plein essor, on est ainsi passés de 45millions d'immigrés en 1965 à plus de 300millions en 2010. Les flux de main d'oeuvre peu qualifiée mais aussi de matière grise (brain drain) se mettent en place dans le cadre d'un système migratoire mondial. La direction Sud-Nord de ces flux reflète les inégalités de développement. Les USA et L'Europe occidentale demeurent les premiers pôles d'immigration. Toutefois le champ migratoire s'élargit et touche certains suds prospères (pays du Golfe Persique …)
                - Le nombre de réfugiés issus des régions en crise progresse également. Les flux restent cependant de type Sud-Sud notamment en Afrique sub-saharienne (population du Darfour, réfugiés au Tchad …)
         - Les flux touristiques enfin ont connu une croissance exponentielle, mais ils ne concernent, pour l'essentiel que les Nords.

2- Les acteurs de la mondialisation
    a- Les firmes transnationales (FTN)
     Les FTN constituent les acteurs essentiels de la mondialisation. Elles sont 80000 et réalisent plus d'1/3 du PIB mondial et les 2/3 du commerce mondial. Elles contrôlent 800 000 filiales dans des pays choisis pour leurs avantages comparatifs économiques (main d'oeuvre bon marché, ex :Chine), financiers (délocalisation, ex : Chine) et politiques ( stabilité, ex : Chine) Elles tirent ainsi le plus grand profit de l'intégration de l'espace mondial. Elles l'organisent en le spécialisant au mieux de leur intérêt par la DIT (Division Internationale du Travail).
     Malgré leur nom, les FTN gardent un enracinement national fort. Elles appartiennent pour l'essentiel aux pays du Nord et avant tout aux USA. Les centres décisionnels et de recherche d'équipements sont toujours dans les normes. Ils restent localisés dans leurs métropoles.

       b- Les états et les organisations internationales
        Après la seconde Guerre Mondiale, les états ont progressivement supprimé les obstacles à la circulation des marchandises. La création du FMI, de la BIRD, les accords du Gatt ont favorisé le libéralisme commercial. En 1995, l'OMC remplace les structures et organise la libéralisation des échanges de services(télécommunications, transports) et surtout les flux de capitaux. A cela s'ajoutent des forums de discussions, en apparence informels, comme le G8.
       Ces organisations internationales sont très puissantes, elles peuvent imposer leurs décisions à l'ensemble des états de la planète, surtout les plus faibles. Les pays du Sud et les pays ex-communistes ont ainsi été amenés, parfois sans ménagement à libéraliser leur économie pour mieux s'intégrer aux marchés mondiaux.
        Les états jouent aussi un rôle primordial dans la progression de la mondialisation. Ils peuvent rendre leur espace national plus ou moins attractif pour les investissements : en faisant respecter les règles, les lois, en assurant la stabilité la stabilité monétaire, en investissant dans des équipements. Ils peuvent également jouer sur une forme de "dumping social" ( vendre à perte pour tuer la concurrence). Ainsi, l'Irlande a proposé le taux d'imposition sur les sociétés le plus bas d'Europe occidentale.

        c- Les acteurs informels
        La mondialisation s'appuie aussi sur d'autres acteurs organisés en réseau :
       - De puissantes ONG construisent des solidarités transnationales pour palier les carences des gouvernements. Elles sont spécialisées dans deux domaines : 
- L'humanitaire (Action contre la faim, Médecins sans frontières …
- ou la protection de l'environnement (Greenpeace …)
Certaines sont devenues de véritables institutions internationales capables d'intimider les gouvernements (Rainbow Warrior). Elles influencent fortement une opinion publique mondiale en voie de formation.
       - Des communautés d'immigrants organisent par delà les frontières des relations culturelles mais aussi économiques. C'est notamment le cas de la diaspora chinoise qui a bâti des réseaux puissants et originaux.
       - Des organisations illicites enfin, et des mafias, réseaux de trafiquants de drogue, d'acheminement de clandestins, d'objets de contrefaçon contribuent à leur manière à la mondialisation. Cette économie parallèle assure environ 3% du PIB mondial.

3- Les lieux de la mondialisation
       a- L'échelle mondiale : les pôles de la Triade et les périphéries intégrées

       L'intensité des échanges a entrainé l'émergence de lieux privilégiés de la mondialisation :
       - Les pays de la Triade sont les centres de ce système monde : USA-Canada, Europe Occidentale, Japon et anciens NPIA sont à l'origine de la plus grande partie des flux mondiaux et concentrent l'essentiel des richesses. Ils possèdent des centres de commandement, d'innovation, de contrôle. Avec 20% de la population, ils assurent 40% du PIB mondial et 85% de la capitalisation boursières ou de la recherche.
       - Autour de ces centres s'organisent les périphéries plus ou moins intégrées à ces réseaux mondiaux. Ainsi, les NPIA2, ensuite les puissances régionales : Chine, Inde, Brésil sont parties prenants de la DIT. Les pays exportateurs d'hydrocarbures du Golfe Persique, la Russie … participent aussi à la mondialisation. La plupart des autres sont de simples fournisseurs de matières premières ou de main d'oeuvre bon marché, et restent dépendants de la Triade.
       - En creux apparaissent donc les pays qui restent à l'écart de l'économie monde. Ce sont donc les périphéries marginalisées, ou les angles morts, ce sont notamment les PMA de l'Afrique subsaharienne. Ils constituent des réservoirs de migrants.
       b- A une échelle plus fine : les grandes métropoles

        - La mondialisation est en fait le fait des métropoles qui sont d'ailleurs favorisées par elle (métropolisation). Les fonctions de commandement et l'essentiel des flux se concentrent dans quelques grandes métropoles de la Triade, surtout. Parmi elles, les villes dites "globales" : NYC, Londres, Tokyo (et Paris) et d'autres moins complètes (Los Angeles, Francfort, Singapour …) Elles s'appuient sur les métropoles émergentes des Sud : Shanghai, Bombay, Sao Paulo … Ces métropoles fonctionnent entre elles en réseau. Elles forment un ensemble d'archipel métropolitain mondial qui structure le système.
         - A une échelle plus fine encore, les CBD (Central Business District) marquées par un style architectural universel (Manhattan, City de London, La Défense …)  représentent le coeur des métropoles. C'est là que se concentrent les fonctions stratégiques ou de commandement (sièges sociaux des FTN). Des centres secondaires (Edge Cities aux USA) apparaissent désormais en périphérie, près des noeuds de communication.

       c- A une échelle intermédiaire : les espaces privilégiés ou interfaces

       - Le fonctionnement de la mondialisation privilégie les zones de contact et d'échanges entre les grandes zones, les interfaces. Des complémentarités se nouent ainsi de part et d'autre d'une frontière terrestre. L'interface la plus dynamique se situe entre les USA et le Mexique. Le différentiel économique explique ainsi la mise en place des maquiladoras (ateliers de main d'oeuvre).
        - Les façades littorales sont aussi des interfaces privilégiées. L'ampleur des flux maritimes conduit à une forte maritimisation de l'économie, ainsi, la concentration du peuplement et de l'activité sur les littoraux s'est accentuée (Chine, USA). Ainsi, les façades Atlantiques de l'Amérique du Nord et la mégalopole Japonaise sont devenues parmi les espaces les plus privilégiés de la mondialisation. 
        - Certains des espaces présentent des intérêts juridiques ou fiscaux. Ils se présentent alors en zone franche ou en paradis fiscaux (Dubaï, Luxembourg, Bahamas …) et participent donc activement à la mondialisation financière.



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