vendredi 26 novembre 2010

La perception - P.

Le Donné
- La perception

"De tous les objets perçus, le pensé est le plus simple"
Simple : ≠ au double / indivisible, sans partie
Simple ≠ composé
               complexe    le simple peut ne pas être facile
               compliqué       le compliqué peut être laborieux mais facile

Eigene Leib : cénésthésie ou conscience, perception de notre état interne. Pourquoi invoquer cela ?
Parce que quand on pense perception on a d'abord tendance à penser perception extérieure.
Mais la conscience ne se réduit pas au monde extérieur.
Leriche : " Qu'est ce que la santé ? Le silence des organes "

       - réfuter : prouver que c'est faux 
       - récuser : ce qu'on ne peut rejeter

Descartes, Registrae XII - 1628 : Evoque un patient souffrant d'ictère (jaunisse) déclarant qu'il " voit tout en jaune ", ce qui est vrai. Par contre lorsqu'il dit que " tout est jaune " c'est faux. 
        ce qui nous apprend que le vécu est donné au premier degré, sans travail de composition, alors que quand on entre dans l'objectivité, on associe le perçu au monde extérieur. On est alors plus dans le domaine du simple.
Le perçu n'est pas double et fait prétendre à la vérité.

Le perçu apparait comme le premier élément de vérité dans l'expérience humaine.
anthropo centrisme : traiter l'homme comme centre de la création / référence à un centre
anthropo morphisme : décrire par rapport à l'expérience humaine
Le perçu c'est ce qui s'offre à nous mais nous fait parfois excéder certaines limites. 
(excéder : sortir mais aussi commettre un excès)

       Le perçu est-il réellement le premier élément de vérité dans l'expérience humaine ?

        Selon la psychologie classique, percevoir par la vue, c'est recevoir une mosaïque. Tandis que selon Merleau-Ponty, il n'y a pas de mosaïque, pas de parallélisme entre ce que l'on voit et la mosaïque.

La perception supplée des lacunes du langage sensoriel. La perception ne se contente pas de juxtaposer, elle établit aussi un lien.
       atomisation ≠ organisation
La psychologie classique atomisait la perception et détruisait les relations.
système : ce qui se tient ensemble
La théorie de Merleau-Ponty : ce qui compte, ce ne sont pas les parties, mais le tout.

Bandes de Müller-Lyer  >< on perçoit une différence = preuve que nous
                         <>     percevons des systèmes.
phénoménologie : rechercher l'origine

Selon Merleau- Ponty ce qu'il y a de naturel dans l'expérience humaine, c'est la perception. Le perçu a préséance sur le construit. Le perçu a quelque chose d'authentique. C'est ce que MP veut ressaisir.

En quoi la science analyse ? En quoi la philo réfléchit ?
Selon MP :

       1- Le savant : tend à expliquer
       2- Le philosophe : analyse perception analytique
        3- Le phénoménologue a pour tâche de décrire

tripartition : partager en 3
tripartition de la connaissance face à la perception
        La science observe les phénomènes pour en rendre compte par explication, c'est à dire mettre à plat en rattachant des effets et des causes ce qui suppose une certaine analyse du donné = on le décompose, on le décortique. La science suppose la mathématisation de la connaissance sensible, d'où sa soumission aux nombres.
        La philosophie réfléchit, c'est à dire que le sujet fait un retour sur lui-même et pour cela, il examine la vie de l'esprit. Le philosophe utilise des concepts, il connait par concepts c'est à dire par représentation qui vise l'élément universel. (concept d'homme, de vérité …)

La perception, c'est autre chose qu'une sensation : seul le phénoménologue l'a compris.
physiologie : a remplacé l'anatomie / étude du rôle des organes.

Percevoir n'est pas appréhender une mosaïque, une somme de sensations, c'est plutôt saisir une structure, une totalité indivisible, et solidaire d'elle-même.

MP : Qu'est-ce que le monde perçu ? Des sensations construites sous la forme d'une unité par un sujet. (théorie classique)
thèse contraire à l'associationnisme empiriste : un sujet construirait l'opération en donnant une forme aux sensations.
        ex : Descartes : " je vois des chapeaux et des manteaux, mais je juge que ce sont des hommes = la perception est un jugement qui rectifie la sensation fruste. (mélange de grossièreté, d'inachèvement. )
Le cube : on ne peut voir que 3 faces. Qu'est ce qui nous fait voir les 3 autres ? Si c'était dans la perception ? Si c'était un automatisme ? Je ne vois pas certaines faces du cube, mais grâce à ma raison, si.

" Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse. " La Fontaine
La raison est tout le temps là pour redresser les apparences, sauf quand la perception s'en charge.

Le problème de la psychologie classique ? On suppose qu'il existe des sensations. MP veut montrer que cela n'existe pas.

La sensation serait une donnée informe, non structurée, tandis que la perception est d'emblée organisée. C'est donc simplement la perception qui s'offre au sujet de façon formelle, structurée.

MP : Que dire si l'informe n'existe pas ?
Théorie de la forme : Gestalt (forme en alld) gestaltisme : courant psychologique
       ( WERTHEIMER,KÖHLER, GUILLAUME)
ex : 2 assiettes inégalement éclairées seront vues de la même façon si elles composent un système.

- structuralisme : ce qui compte c'est le tout.

- La perception c'est une relation de l'objet à mon esprit
              à la totalité du sujet que je suis.
- La perception n'est pas une intellectualisation du donné.
- La perception n'est pas une science.
- La perception c'est la situation de notre corps dans le monde à un moment donné.
- La perception c'est un dialogue spontané avec le monde.
Donc si la perception n'a rien d'une science, c'est quelque chose qu'il faut surveiller.
- La perception c'est un domaine où les choses se font toutes seules et où on ne peut distinguer ni dehors ni dedans.

Méthode en :

1ère personne : introspection
3ème personne : behaviorism : WATSON ( observer de l'extérieur)

introspection : on connait les faits de l'intérieur, les faits psychiques.
éthologie : personne qui étudie les comportements (ethos : comportement, "moeurs")
Dès qu'on veut décrire du dehors on entre dans l'éthologie : ce qui pose le problème de l'objectivité.

MP : dénonce la psychologie qui rejette l'introspection et celle qui n'arrive pas à dépasser l'objectivité.
Le comportement est d'entrée de jeu une manifestation dans laquelle on ne peut distinguer la surface de la profondeur.

monde : autrui, les hommes / monde (tout peur changer) ≠ nature (fiabilité, régularité)
Tout comportement au monde extérieur est relatif à la nature, mais surtout à autrui. Tout individu est une totalité solidaire d'elle même.
Que sont les choses, les passions en dehors de l'aspect psychique ?
Pour les enfants, c'est la confrontation aux signes physiques.
Le signe porte son sens (psycho contemporaine)
Les notions de comportements font tomber les dualismes (surface/profondeur, signe/sens) au profit d'une unité réelle.
       ex : le geste porte son sens, de même pour une expression du visage.
(…)
Merleau Ponty attend de la phénoménologie une réconciliation avec la vie, ou plutôt un retour à l'unité primitive de la perception et de la vérité.

SAINT AUGUSTIN : " Retourne en toi, c'est dans l'homme intérieur que se trouve la vérité ".
MP rejette ceci, sa réponse : " Non, la vérité n'habite pas seulement l'homme intérieur, ou plutôt, il n'y a pas d'homme intérieur. L'homme est au monde, c'est dans le monde qu'il se connait. "

Le sens profond de l'émotion est un sens magique dans le sens où c'est tout ce qui reste quand on a épuisé le "sens technique".

Autrui nous donne un fil conducteur pour savoir ce qu'est la perception.

        juxtaposition       ↰                   ↱     interpénétration
                     éléments            éléments 
atomisés             solidaires
                                     totalité organique
                      mosaïque        structure
                      ⤶                  
illusion de la sensation          réalité de la perception
                 
            Gestalt : psychologie de la forme

Conclusion : plan du texte :
               I- On a prétendu que la perception formait une multitude de sensations. Mais FAUX, car la perception est d'emblée organisée, déjà structurée.
          II- Rationalisme empiriste : rappelait la thèse contraire
La perception intellectuelle de la sensation, mon jugement redressait les apparences.
MP : le dé a six faces car quelque chose m'apparait et me dit qu'il y en a 6.

La perception est spontanée, construite, c'est une activité spécifique. La perception c'est un mode connaissance spécifique.

La perception ne doit rien à une activité de la raison.
Qu'est ce qui fait que la perception est présente en nous ,
Théorie de MP : dire "je" ( soit être un sujet)
                        cogito ( dire je se manifeste par une formule : le cogito, de Descartes : " je pense, donc je suis)
Le problème est que si le propre du sujet est de dire je pense, la pensée définit le sujet.

                      dire "je"
                      cogito
                      raison ( traduit la présence de la raison : entendement, latin : intellects - intelligere : comprendre )

La perception ne doit rien à une activité de la raison.

Qu'est ce qui fait que la perception est présente en nous ?
Selon MP si l'homme était incapable de percevoir, il n'aurait pas de raison.
                  cogito
                    percipio
Projet de MP audacieux et délicat : il veut réconcilier la pensée et la vie.
critique : est-ce que le projet de MP résiste à l'examen ?
( esprit DE critique : qui voit le bien, ou le mal partout)

       1- L'immédiat

Projet de MP : construire une vision phénoménologique ce qui renvoie au philosophe allemand Hussserl (début 20ème siècle) qui souhaite revenir aux choses mêmes. Veut revenir à ce que l'expérience humaine a d'indubitable.
Son projet vise à corriger la déviation de la civilisation occidentale, à dénoncer l'objectivisme.

- Objectivisme : idée que l'on peut tout traiter comme pur objet (rappelle la science qui se fait fort de tout traiter comme des objets)
- rationalisme : idée que l'on peut tout expliquer de façon rationnelle
 Selon MP et Husserl la civilisation occidentale s'est soumise à une déviation parce qu'à cause de la science l'esprit a séparé la pensée de la vie. La science offrirait un modèle qui dessèche la pensée.

Ainsi, la phénoménologie dénonce une espèce de dessèchement de la pensée : l'objectivisme réifiant.
( chose en latin : res, rei réification : l'objectivisme réifie l'expérience humaine.
        = la science transforme le vivant en une série de grandeurs inertes.
projet des phénoménologues : rétablir le vécu, c'est pourquoi MP dit qu'il faut étudier la perception, parce que c'est authentique, sauvage, spontané. 
Pour MP et Husserl, la volonté de restituer la perception, c'est le rejet de l'idée que la perception est un début de science.
Il ne faut pas demander à la perception d'être autre chose que ce qu'elle est.
Argument critique : la perception donne-t-elle une vérité ? Peut-on appeler vérité n'importe quoi ?
Husserl : d'une certaine manière, la Terre ne bouge pas. Pourquoi prétend-il cela ?
Parce qu'on ne perçoit pas le mouvement de la Terre (réponse par expérience).
La Terre c'est le 1er arche : point de départ, c'est à dire que la Terre est le point de départ ultime de notre expérience.
Le problème de cette théorie : entraîne le divorce de la pensée et de la science. La phénoménologie la condamne à deux domaines différents, divergents.

        La vérité dont on parle comporte une certaine naïveté : 
La naïveté consiste à laisser parler l'expérience initiale comme si l'expérience extérieure n'existait pas. La naïveté est un savoir primitif. 
Pour revenir à Husserl : peut-on appeler vérité l'expérience d'une Terre qui ne bouge pas ?
La vérité est toujours définie comme un accord de l'esprit avec une référence.
       2 conceptions de la vérité : - vérité : accord de l'esprit avec autre chose que      lui-même
                           - vérité : accord de l'esprit avec lui-même
CONCLUSION : La vision immediate de la perception est impropre à rendre compte de la réalité comme si un détour, une médiation s'imposait.

2- La médiation (= un intermédiaire)

Kant - Anthropologie, 1798
apologie : prendre la défense de … pour mettre hors de cause ou excuser. (espèce d'éloge)

  apologie : suppose que qqn a été attaquée, qu'on a dit du mal
éloge  
  panégyrique : personne n'en a dit du mal
Kant souhaite montrer que les reproches sont infondés, que la sensibilité n'a rien à voir avec ce qu'on lui impute.

Qu'est-ce que la sensibilité ? Se montrer préoccuper par le malheur d'autrui, et le montrer. Montrer une réceptivité. sensibilité : fait de pouvoir connaître par les sens. Désigne de manière large et générale la faculté de recevoir qqchose/connaissances.
L'homme peut connaître par les sens. (sensibilité : aïsthésis : anésthésie.)
La sensibilité, c'est du domaine de la perception.

Kant : la perception me dit comment les choses apparaissent, pas comment elles sont. La perception ne peut donner ce qu'elle ne possède pas.

Tout le monde considère l'entendement comme faculté supérieure de connaissance. C'est pourquoi on ne fait pas l'éloge de l'entendement, ce serait ridicule.
entendement : entendre, comprendre, saisir, contenir par la pensée les relations entre les choses, les idées.
entendement : faculté de saisir.
La perception n'est pas une déformation de la réalité, mais la donation d'un monde.
Kant rappelle d'abord les données du problème : l'entendement ne peut pas se tromper.

Les accusations contre la sensibilité :
1er grief : brouiller le pouvoir de représentation, fausser.
La sensibilité introduirait le désordre, le chaos. ce qui était reconnaissable deviendrait indistinct, les choses n'auraient plus d'identité ni de place fixe, tout deviendrait indéterminé.

2ème grief : la sensibilité serait à l'écart de l'entendement
qui ne persiste pas, ne subsiste pas : erreur
un leurre
qui persiste : illusion
La sensibilité est entêtée, elle ne veut pas entendre raison. Elle est dangereuse, parce que nous lui devons des effets comme l'illusion, et quelque chose comme la passion.
Elle commande alors qu'elle devrait obéir.

3ème grief : Elle cherche à tromper, on lui reproche la malice.

égalité = équité = justice
transfiguration : concept chrétien / figuration qui permet d'aller plus loin.
grâce à la figuration, on peut transfigurer l'idée.

Selon le texte, la sensibilité nous dispenserait d'analyser. 
L'irrationalisme menacerait alors, ce qui rapprocherait la haine de la raison : misologie. 
plénitude de la pensée ≠ vacuité : la sensibilité nous donnerait plus que la richesse d'esprit ce qui nous préserverait de la vacuité.

Un lieu commun veut que la sensibilité donne de la détermination et même de la précision à des concepts qui resteraient dans le vague, dans l'indéterminé.
ex : la justice donne à chacun son du pour rester un idéal abstrait, et dépourvu d'objet. Mais la sensibilité stimule le langage (mots mais aussi formes visuelles) et ainsi, cette richesse d'expression constitue un véritable objet de pensée qui rend l'analyse inutile. Kant dénonce un tel éloge au nom de la raison et du rationalisme. La sensibilité ne peut se substituer à la pensée : à l'intellect.

Qu'est-ce que la sensibilité peut donner au concept de l'entendement ?
du dynamisme, de la chair, de la vigueur.

La 3ème force de la sensation porterait sur les représentations, elles sont souvent confuses et parfois obscures et impénétrables, mais une figuration sensible produit l'évidence et la clarté : ce qui s'impose immédiatement à l'esprit en le dispensant d'analyser.
ex : dans le monothéisme, le divin est unique et créateur.

Kant : Dernière phrase : quand dit on qu'un esprit se porte bien ? 
quand l'individu fait usage de ses facultés.
Cet usage suppose que l'on demande à chaque faculté ce qu'elle peut donner. Un esprit sain est un esprit qui ne demande pas n'importe quoi à n'importe quelle faculté.
L'approximation est déjà un commencement de désordre.
Kant dit qu'il faut que l'entendement règne mais qu'il ne faut pas qu'il affaiblisse, qu'il écrase la sensibilité.
ex : Tite Live : raconte l'histoire de Menenius Agrippa.

Admettons que la sensibilité soit une plèbe elle est alors exposée au mépris et de ce fait considérée comme inexistante. Mais si elle n'existe pas l'esprit de l'individu ne sait plus alors de quoi il est composé. Si la sensibilité occupe un rang inférieur, elle nous expose à une attitude qui la dépréciera. Sans elle, nous ne pourrions penser.

Sans la sensibilité, on ne percevrait rien, notre esprit serait alors condamné à la vacuité. La sensibilité ne peut penser, mais peut donner une matière sur laquelle l'entendement élabore une construction.

Retour aux griefs :

1er grief : Bachelard : " Le fait coloré est divers ".

La sensibilité donne à connaître des choses très diverses. Mais elle ne contient pas un principe d'ordre, or dit Kant, on ne peut lui reprocher de mettre du désordre.
Elle nous donne de quoi appréhender, elle fournit de la diversité mais elle n'a pas dans son principe de nous donner de l'ordre. C'est le rôle de l'entendement. Il ordonne, établit un lien entre 2 choses, 2 évènements, 2 phénomènes.
La sensibilité n'a qu'une raison d'être : donner de la diversité.
L'entendement crée le lien : " cause effet " tandis que la sensibilité décrit la simple succession de phénomènes.
Ii l'entendement s'élève à la causalité, élabore une synthèse que ne propose pas la sensibilité. Par conséquent, il ne faut pas accuser la sensibilité de ne pas nous donner la causalité.


" Les perceptions des sens ne peuvent être appelées que phénomènes internes. "
       
Renseigne sur l'état de notre corps plus peut être que sur le monde extérieur. Une perception des sens c'est un état de mon corps, donc un phénomène interne. Le monde extérieur affecte mes sens et donc modifie mon esprit, le plonge dans un certain état.
Je n'ai aucun intérêt à prendre l'élément subjectif (l'état du sujet) pour un état objectif ( du monde extérieur).
Représentation empirique : représentation qui vient de l'expérience elle même.

1- L'entendement s'ajoute aux perceptions
2- L'entendement ajoute l'action d'une règle qui fait qu'une synthèse se produit.
règle : ce qui ne souffre pas d'irrégularité.
L'entendement introduit une régularité, c'est à dire qu'il ne souffre pas l'irrégularité = l'exception.

Selon Kant : " l'expérience n'est pas une rhapsodie de perceptions "
C'est une totalité structurée. L'expérience c'est ce que l'entendement nous fait connaître à partir de la perception comme une totalité ordonnée. Seul l'entendement livre la clé. C'est donc à l'entendement seul de mettre de l'ordre dans la représentation, s'il y a du désordre, il ne peut s'en prendre qu'à lui même.
Que gagne la volonté quand l'entendement sait utiliser la perception ?
de la détermination, de la résolution
Je donne à ma volonté un intérêt, elle se fixe alors une fin et des moyens pour la réaliser.

Entendement : faculté méthodique, Sensibilité : spontané, peut prendre de cours l'entendement. L'entendement peut alors tourner le dos à sa vocation rationnelle. 

Kant : sans la sensibilité, l'entendement serait sec et inerte. 

2nd grief : 

sens commun : sens commun à tous les hommes, à tous les esprits. 
La sensibilité joue dans le sens commun un rôle essentiel. Si les hommes ne percevaient pas, ils n'auraient pas de sens commun.
Sans perception, nous n'aurions pas de quoi élaborer une expérience. De ce fait, nous n'aurions pas de monde commun.

Socrate : " connais toi toi même ".
Quand une voix me dit cela, cela provient de mon entendement : d'une exigence intime.

Kant dit " au fond, qu'est-ce que les sens ? "
Ils n'usurpent pas leur rôle, se tiennent à leur place.

mysticisme : illusion d'une relation immédiate avec le divin.

3ème grief :

Allusion à un procès classique : "les sens nous trompent" c'est-à-dire, qu'ils auraient un pouvoir, une sorte de malice, ils nous abuseraient et ils n'auraient aucune excuse.

1- Les sens ne jugent pas, ils n'ont pas à juger exactement. Pourquoi ?
Tout jugement leur est étranger.

Jugement ?

Cette fleur
est
belle
Monsieur Untel
est 
coupable
Ce travail
est 
parfait
Le Paradis 
est 
une réalité
L'assiette 
est 
ronde
2x2
=
4
1515
(=)
Marignan
Les sens n'attribuent rien du tout.

2- Le jugement est l'apanage de l'entendement, lui seul peut attribuer une propriété à un objet. Nos sens nous offrent un simple support réceptif pour juger, mais ils ne prétendent pas à l'objectivité.

3- Nos sens nous disent comment les choses nous apparaissent, l'entendement prétend dire comment elles sont par elles-mêmes. (=objectivement)

4- Se tromper c'est prendre pour objectif l'élément subjectif.
On dit " ce qui vaut pour moi vaut en soi ".

5- " prendre les phénomènes pour l'expérience ". = prendre une suite de représentations (=d'apparitions) pour des données objectives et reliées entre elles de façon nécessaire.
C'est l'entendement qui prétend dépasser le donné.

forclusion : être enfermé

Dernier paragraphe : la logique reproche à la connaissance de ne véhiculer que des choses superficielles.
Mais qu'est ce que la logique ? 
La logique (grec : logos) c'est      - la discipline
  - la science
  - le discours
  - les paroles
  - les mots

Aristote : a découvert / inventé la logique.
Aristote : " la logique, c'est la science du discours vrai ou faux ".
        Tous les hommes sont mortels
      Vrai syllogisme Or Socrate est un homme
logique = théorie du raisonnement Donc Socrate est mortel
    Faux ( sophisme)

Syllogisme : structure composée de 3 jugements.
cercle vicieux : aussi "pétition de principe"

La sensibilité en reste à une surface bariolée, bigarrée. Tandis qu'on reproche à l'entendement de ne retenir que l'universel. 
universel : ensemble des points communs à tous les individus d'un genre. 
Quelqu'un qui ne se fie pas à la sensibilité se trompe. Quelqu'un qui ne se fie qu'à l'entendement se dessèche.

Qu'est-ce que l'esthétique ? Une discipline qui s'occupe de la perception. En grec aïsthésis : perception, anesthésie.
Valeurs esthétiques : beau, laid, sublime, sordide, ordinaire, banal.

Kant , CONCLUSION : la perception n'est pas un commencement de science. Elle ne juge pas, mais offre de quoi juger, une matière grâce à laquelle l'entendement pourra juger. Du coup, elle devient comme une promesse de science. (mais tout dépend de ce que nous en ferons)
La science consiste depuis l'Antiquité à "sauver les phénomènes" : expression des astronautes confrontés à des mouvements irréguliers dans les astres. Ces astronomes devaient inventer des courbes composées et parfois complexes pour rendre compte d'un désordre apparent. (théorie des épicycles)
Il s'agit d'élever la connaissance sensible à un niveau supérieur = intellectuel, d'où la nécessité des mathématiques, c'est-à-dire :
a- ce qui offre une mesure au sens strict, rigoureux
b- ce qui construit ou reconstruit la structure de notre expérience (la forme des objets) mais aussi l'écoulement des durées.
L'élément a est capital.

Une mesure vise l'objectivité. C'est-à-dire qu'elle doit nous informer sur les propriétés de l'objet plutôt que sur la relation de cet objet au sujet que nous sommes. (sensibilité variable, donc peu fiable)
Pour mesurer, il faut une unité immuable et même un instrument, un étalon. De ce fait, la connaissance satisfait à 3 exigences :
a- l'objectivité (dire les propriétés de l'objet)
b- l'universalité (dire ce qui vaut pour tous en tout temps et en tout lieu)
c- la nécessité (dire ce qui ne peut pas ne pas être)

Les 3 exigences constituent l'esprit scientifique, Descartes "toute science est une connaissance certaine et évidente".
Pourquoi les maths ? Sont elles la condition nécessaire de la mesure, donc de la science ? réponse : parce que les nombres et les figures ont une existence qui dépasse la connaissance sensible.

GALILEE  (mort en) 1642 ( Ptolémée, 2ème siècle)
DESCARTES (mort en) 1650 = géocentrisme
Spinoza 1677
mesure, mécanisme
Galilée
héliocentrisme

" La nature est un livre écrit en langage mathématique ". Galilée
Signifie que :
a- La nature se connaît par mesure (quantifiée) : dimension des objets + leur distance … ce sont des grandeurs extensives. Mais ne pas oublier les autres mesures, celles des grandeurs intensives (qui ne varient pas avec l'espace) : couleur (+ ou - foncée), poids et masse, les éléments des sons, le goût (+ ou - salé). Mais aussi la douleur et d'autres éléments du comportement humain.
Problème particulier : la mesure du temps suppose un étalon qui contiendrait l'égalité du temps (Galilée) (on prête à un pendule des oscillations régulières) et de nos jours, on traite de la même façon la vibration de l'atome césium = on mesure le temps en supposant l'égalité d'un temps de mesure c'est à dire qu'on ne peut "pas en sortir."
  Galilée (1625)
       
Descartes (1629)
Toute mesure se prête à une transposition spatiale = une figuration des éléments numériques par leurs équivalents géométriques.
L'esprit général : nos perceptions se prêtent à un déchiffrement qui nous expose des rapports invisibles (un ordre caché sous un désordre apparent). La connaissance sensible se réduit à un ensemble d'éléments intelligibles confusément perçus. Par exemple : la musique nous plait et nous touche par des couleurs de sons et des surfaces sonores bariolées. Mais en fait, cela cache une harmonie dont les règles sont strictes (les dissonances doivent se résoudre en consonances). Cette harmonie est fondée sur l'acoustique = une branche de la physique ce qui suppose des relations mathématiques. (un jeu de nombres)

"Notre raison peut rendre compte de tout et même de ce qui semblerait la défier ou lui échapper par principe, par exemple le goût, le je-ne-sais-quoi. cette idée dit presque tout sur le rationalisme. 
Pour un rationaliste, il n'y a pas d'irrationnel en droit, même si nous en rencontrons en fait, c'est à dire que la raison doit pouvoir tout expliquer même si aujourd'hui les moyens nous manquent (instruments de mesure, d'observation, connaissance des lois de la nature, etc …)



Toute forme de vie est située, c'est-à-dire placée dans un site (perspectif). Il n'y a pas de milieux purement géographiques pour les vivants, c'est-à-dire tout environnement est saisi par un centre perspectif défini selon des intérêts (vitaux). Ainsi, il faut s'alimenter, se protéger, se reproduire etc …
Tout être vivant rapporte le donné à son point de vue : l'anthropocentrisme.
Notre esprit est limité par une nécessité vitale. Il a une forme déterminée par les nécessités d'une adaptation. L'intellect n'est pas suspendu au dessus du réel. Il plonge ses racines dans la nature = il exerce une fonction vitale. Nous "percevons" de plusieurs façons, c'est-à-dire sur le plan sensoriel mais aussi par le biais de l'intellect (prolongement tardif des réflexes élémentaires). 
Ex : notre relation au temps : nous sentons le temps passer.
Il s'agit d'une posture vitale, d'une attitude commandée par la nécessité de survivre, et pour cela nous avons formé une représentation ordonnée, "la flèche du temps" = la succession en forme de déroulement (passé présent avenir). Cette idée sert nos intérêts, grâce à elle nous agissons, nous projetons. Cela suppose un schéma intellectuel qui distingue une cause et un effet : 
c'est-à-dire qu'un effet ne peut pas préciser sa cause. Mais nous n'avons pas le droit de prétendre que toute vie = toute espèce vivante vit dans ce temps, c'est-à-dire que notre perspective est une perspective parmi d'autres (voir hypothèse d'une inversion de la flèche du temps chez certaines espèces).

Début 17ème : un évènement : Galilée = le passage du monde clos à l'univers infini. Il n'y a plus de centre au ses anthropocentrique. L'homme doit sortir de sa vision médiévale et redécouvrir la notion d'infini que cultivait la Grèce pré-socratique. L'infini est un concept polémique, cad qu'il sert à combattre et à dénoncer. Nietzsche, lui, dénonce l'arrogance d'une certaine humanité (de l'homme qui se set posé en fin ultime de la création).

Le trouble métaphysique : ouvrage d'Aristote.
Métaphysique : discipline qui s'occupe de ce qui est au delà de la nature. Qui concerne tout objet de spéculation extérieur à l'expérience possible (pour l'homme)
Elle s'intéresse à ce qui dépasse les limites de l'expérience humaine.  
ex :
- la "création" du monde et la question d'un commencent dans le temps
- le problème des limites de l'univers dans le temps et dans l'espace
- la survie, l'immortalité de l'âme
- l'existence de Dieu + ses preuves
- les relations de l'âme avec le corps
- l'âme comme telle c'est-à-dire un principe de pensée qui passe pour un et indivisible
- la liberté (le libre arbitre opposé à la nature ou à l'inviolabilité des lois physiques ou au déterminisme)

Après Galilée, après la rupture avec un monde fini vient la confrontation avec une vérité nouvelle et redoutable : il y a autant d'univers que de regards possibles c'est-à-dire de perspectives possibles.

Le perspectivisme est une double théorie : 
a- Il n'y a pas de fait, seulement des interprétations, de, des êtres vivants qui saisissent leur milieu en fonction d'intérêts vitaux.
b- Cette constatation est extensible à l'infini : l'homme n'a aucun droit : 1 - à la préséance
2- à une limitation du nombre des perspectives

Nietzsche est l'homme de la mort de Dieu : " Dieu est mort" 
Le dieu chrétien ne joue plus un rôle fondateur et fédérateur  - voir tout le Moyen Age = la constitution de l'Occident par le christianisme du 5ème au 15ème. Au 16ème, la Réforme : pour Luther, le dieu chrétien perd son unité et du coup, son crédit = sa vraisemblance. Les valeurs ne sont rien, sont illusoires.

L'apparence comme objet d'un culte. " L'apparence de l'apparence".
       
   "La vie c'est un abîme sans fond"  Dionysos    Apollon"la vie c'est le soleil, la lyre, la sérénité statuaire"
    tragédie : trag / ode


Nos sens sont montés en vue du faux, du leurre.
         
la vie (le vivant)       l'illusion (pas de vie sans illusion, cad sans apparences)
Seul ce qui est inerte ne peut pas mourir 

Dionysos : plus déroutant des dieux car il incarne la démesure.
Apollon : la belle apparence, sur un fond d'horreur.

"L'apparence de l'apparence" :
La vie est une belle surface à laquelle il ne faut pas chercher de profondeur.

      Deep Blue
  Deep Fritz

La perception suppose un embryon de conscience.

SYNTHESE : La perception : que suppose-t-elle ? Ou plutôt, qui suppose-t-elle ?
On peut mettre à plat et à nu le plan d'un machine pour construire une maquette d'organes perceptifs. Du coup, on pose des éléments les uns à côté des autres. (partes extra partes) et on examine leur agencement. La structure, la "fabrique" de l'organe explique son fonctionnement mais ce schéma reste limité puisque que toute perception suppose une pensée et donc une conscience. (due et perçue)
ex : l'oeil est un ensemble d'organes plus petits et le tout produit une vision : une image matérielle.

Toute perception suppose un élément simple, dit substance simple c'est-à-dire dans lequel on ne puisse distinguer le percevant et le perçu : dans une machine, nous ne trouverons jamais le simple, il nous faut supposer une conscience, c'est-à-dire :
a) un savoir
b) qui forme un tout avec lui même (cum-scienta)

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