Naissance
Thomas Edison, fait breveter, en 1893, une machine : le kinétographe, appareil permettant, à l’image d’une caméra d’enregistrer des images.
Il fera aussi breveter le kinétoscope, appareil permettant le visionnage individuel d’un petit film.
En 1896 : première projection publique du procédé vitascope.
Nickelodeons : petites salles ( de 20 ou 30 places) où le spectateur peut voir un film pour le prix d’un nickel. Ce procédé a été exponentiel et s’est multiplié de façon très rapide.
Thomas Edison avait une forte personnalité et il voulait avoir le monopole du cinéma. Pour se faire, il a commencé par harceler ses concurrents par le biais d’hommes de mains, en utilisant des procédés peu honnêtes (saccager les studios, exercer des pressions sur les acteurs … ) afin qu’ils tombent sous sa coupe. Ces sociétés vont fusionner pour former la « Trust Edison » :la MPPC (Motion Picture Patent Company).
Pour se soustraire à l’emprise d’Edison, ses concurrents partent sur la côte Ouest et s’installent près de Los Angeles.
Il y a trois raisons majeures à ce choix :
- Le climat : il permet de tourner quasiment toute l’année
- De l’espace : pour tourner , il faut des terrains, or, à cette époque, la région n’est pas très peuplée, et le prix des terrains est donc très intéressant.
- Une main d’œuvre bon marché : elle n’est pas encore organisée en syndicats, les maisons de productions en profitent donc pour imposer des conditions de travail plus dures aux employés.
Mais Edison n’est pas fou, et va, lui aussi, s’installer là bas. Il créera ainsi la Biograph ( et va révéler Griffith qui a beaucoup apporté au niveau du montage ).
Mais pour ses façons de procéder, Edison va subir différents procès ce qui fait qu’en 1940, la MPPC va être dissoute.
La deuxième moitié des années 10 voit la naissance des Major Company.
L’Âge d’or du cinéma hollywoodien (1910/20 - fin des années 1950)
1- Structure économique
A l’époque, 8 grands studios, appelés majors assuraient 80% de la production des longs métrages, tandis que le reste était assuré par des studios indépendants (soit 20%).
Parmi ces studios, il existait une hiérarchie :
Les « big five » :
- MGM : Metro Goldwyn Mayer ( le plus grand studio )
- Warner Bros ( Bros pour « brothers » )
- Paramount
- Twentieth Century Fox
- et RKO ( Radio Keith Orpheum )
Les « Minors » :
- Universal
- Columbia
- Undited Artists ( Co-fondée par Chaplin, Mary Pickson … )
Les « big five » sont des sortes de trust qui cumulent la production, la distribution et l’exploitation. Ils possèdent en fait leurs propres réseaux de chaînes de salles de cinéma.
Les « minors » ( mais aussi les studios indépendants ) , quant à eux, ont la production, la distribution mais n’ont pas accès à l’exploitation, il faut donc qu’ils s’arrangent avec les « big five » pour pouvoir sortir leurs films dans les salles de cinéma.
Mais au final, tout le monde trouvait son compte dans ce fonctionnement. En effet, la production des « big five » ne suffisait pas à satisfaire les besoins de l’exploitation, c’est pourquoi on avait souvent à l’époque le système de double programmation : en complément d’un film d’un « big five », le film d’un minor était projeté. (« second feature »).
Les studios indépendants, quant à eux étaient relégués au rang subalterne. David O’Selznick a d’abord travaillé pour un des majors, puis il est devenu producteur indépendant.
Les studios indépendants ont moins de moyens que les majors et donc ils ont plus de difficultés, ce qui rapporte moins d’argent. C’est un cercle vicieux.
2- Organisation des studios
Idée de la pyramide : dans le monde impitoyable d’Hollywood, il y a un mot clé : producers. ( c’est le règne des producteurs ).
Dans les studios, il y a un ordre hiérarchique bien établi :
- D’abord, il y a le président qui n’a pas forcément le plus grand rôle. Il s’occupe surtout de la partie administrative et de l’économie du studio. Il est basé à New York, et n’a donc pas de lien direct avec le tournage. Mais il assure le lien entre le conseil d’administration et la production des films. Ex : Harry Warner.
- Ensuite, on trouve le vice président, qui logiquement seconde le président. Lui est chargé de la production. Sans son accord, pas de film. Ex : Louis Mayer. Il va s’entourer de différents producteurs.
- Et parmi ces producteurs, un est vraiment important : l’executive producer. ( placé certes, sous les ordres du président ). Plus encore que le vice président, il est chargé de la production. C’est lui qui déniche les sujets, contrôle toutes les phases du film. Son avis compte énormément. Une fois l’accord du producteur gagné, celui du vide président est quasiment acquis. D’ailleurs, beaucoup de films réalisés par de grands réalisateurs ont été « censurés », les producteurs en ont amputé certaines parties. Leurs films n’étaient donc pas exactement à l’image qu’ils s’en faisait. Ex : Darril Zanuck ( Warner ), Irving Thalberg ( MGM ).
3 - Star system
- Griffith : cinéaste qui a explosé les budgets ( surtout avec Intolérance )
Après lui, les producteurs se sont méfiés des réalisateurs. C’est pourquoi, leur marge de manœuvre est réduite et qu’aux Etats-Unis, ils sont considérés comme de simples employés ( souvent, ils étaient employés à la semaine ). Par ailleurs, les réalisateurs n’ont pas le choix du sujet, ni des acteurs, des décors ni mêmes des costumes. Les producteurs exercent un contrôle sur le montage. Si jamais celui-ci ne leur plait pas, ils peuvent le modifier.
Ainsi, les studios préfèrent miser sur les vedettes : c’est le star system. Les acteurs sont contrôlés par des contrats avec les studios. Ce qui entraînera l’inflation des salaires parce que les stars sont comme la marque de fabrique du studio.
Quelques vedettes :
Hommes :
- Rudolf Valentino
- Douglas Fairbanks
Femmes :
- Mary Pickford
- Gloria Swanson
- Greta Garbo
On fait presque du cinéma sur mesure, tout est calculé en fonction des acteurs :le scénario, les décors, le costume et parfois même les dialogues. Surtout, la lumière est manipulée selon la règle des 3 points afin de magnifier la vedette.
Les stars sont presque des divinités. Et cette forme d’idolâtrie est entretenue par les studios par le biais notamment de la publicité, des photos dédicacées mais aussi de l’accent qui est mis sur la vie privée des acteurs. Celle-ci est mise sur le devant et parfois même réécrite ( voir Chantons sous la pluie.)
Au cours des cérémonies des oscars, créées en 1927 les stars sont au centre du dispositif.
Quelques grandes maisons de production
MGM
Le logo :
- le lion qui rugit : au début loew’s ( lion en allemand ) faisait partie du nom de l’ancien studio
- le ruban : pour évoquer le cinéma
- le masque de comédie : pour rappeler l’importance des comédiens
- « ars gratia artis » : en latin : « l’art pour l’art
C’est le studio des superlatifs : il possède :
- le plus gros budget
- les plus grosses recettes
- le plus grand nombre de stars sous contrat
Le producteur exécutif le plus connu du studio : Irving Thalberg.
C’est certainement le studio le plus respectueux des tabous et des interdits sûrement parce que Mayer était très conservateur. Le studio a produit beaucoup de films familiaux. Mais aussi des comédies musicales. Il ne prend pas de risques, ni de surprises.
Exemples :
- Chantons sous la pluie – 1952
Réalisé par Gene Kelly et Stanley Donen
- Le magicien d’Oz
Réalisé par Victor Flemming.
Les films de la MGM sont des films à grand spectacle, avec beaucoup de figurants. Ce sont souvent des films à costume et il y a peu de westerns.
WARNER BROS
Le logo : écusson avec les initiales sur fond de ciel.
Studio qui s’oppose au luxe de la MGM et qui a souvent de l’avance sur ses concurrents. Ainsi, c’est lui qui produira le premier film parlant ( enregistré avec disque synchrone ) : Le chanteur de jazz – d’Allan Grosland – 1927.
Le studio s’installe à Hollywood vers 1917. Il est certes plus pauvre que la MGM mais aussi plus ambitieux.
Il produit des films au rythme efficace, avec des sujets contemporains, et parfois des films à caractère sociaux.
Michael Curtiz : a fait 35 longs métrages entre 1928 et 1935.
Le studio produit essentiellement :
- des comédies musicales
- des films de gangster ( montrant ainsi l’emprise du crime sur la société )
Mais à partir de 1935, le rythme de production se ralentit sous l’influence notamment du code Hays. Dès lors, le studio produira :
- des films historiques
- des films biographiques
- et quelques westerns.
Les acteurs principaux du studio :
- Errol Flynn
- Edward G. Robinson
- Bette Davis
- Viviane Leigh
Le studio se tournera aussi vers le film noir ( Le Faucon Maltais )
Un film : Robin des bois de Michael Curtiz
PARAMOUNT
Le logo : montage + étoiles
C’est le studio de l’élégance et de la sophistication. C’est le studio le plus ancien, qui date d’avant la première guerre mondiale. Là, le réalisateur garde son prestige et est plus libre dès l’instant où il a fait ses preuves. C’est d’ailleurs peut être pour cela que beaucoup de cinéastes européens se sont dirigés vers Paramount quand ils sont arrivés aux Etats-Unis (Ernst Lubitsch, Hitchcock qui y tourne 6 films, Billy Wilder…)
Quels genre de films produit le studio ?
- Des films assez poétiques
- Des comédies sophistiquées
Ses acteurs fétiches :
- Marlène Dietrich
- Claudette Colbert
- Maurice Chevalier
Souvent les films Paramount sont caractérisés par une image un peu laiteuse que les chefs opérateurs français des années 30’ s’amuseront à reprendre.
Cécil B. De Mille : Cléopâtre : 1934
On a un génétique travaillé, des décors et des costumes somptueux ainsi qu’un grand nombre de figurants.
TWENTIETH CENTURY FOX
Le logo : un bâtiment moderne + des projecteurs (qui rappelle la mise en scène) + un jingle
Le logo, qui représente la modernité, est paradoxal. La société de production est en effet tournée vers le passé. On trouve une certaine nostalgie d’une Amérique rêvée chez les producteurs et les réalisateurs comme John Ford ou Raoul Walsh.
Cependant, dans les années 40’, la société oriente sa production et opte pour la réalisation de films noirs.
Laura d’Otto Preminger, 1944
Avec Gene Tierney
Le film s'ouvre sur la phrase : « I shall never forget the week-end Laura died » (« Je n'oublierai jamais le week-end où Laura est morte »). Laura, qui travaillait dans la publicité, a été découverte abattue d'une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson enquête auprès de ses proches, principalement Waldo Lydecker, un journaliste et critique à la plume acide, qui a fait de Laura une femme du monde, et Shelby, un aristocrate sans le sou qu'elle devait épouser.
L’homosexualité de Waldo Lydecker est suggérée. (scène d’ouverture)
Le personnage est efféminé et raffiné : son appartement est luxueux, il a un goût pour l’art, un côté méticuleux, il prend soin de lui-même et attache de l’importance à son apparence… Mis en contraste avec le lieutenant, le caractère de Lydecker apparaît plus clairement encore.
De même, le fait que le personnage soit dans son bain et qu’il invite Mc Pherson à entrer, constitue une sorte de voyeurisme.
Preminger n’oublie cependant pas de montrer le côté inférieur du personnage homosexuel : alors que Lydecker est au premier plan, il élève Mc Pherson afin que ce dernier soit plus « haut » que le personnage. De même, le gant et le peignoir lui sont jetés au visage.
RKO
(1928-1952)
Le logo : terre + émetteur + bruitage
RKO est la plus inventive, la plus créative des sociétés de productions. Malheureusement, cette originalité constitue une prise de risque et sera en partie à l’origine de la perte de la société. Dans les années 50’, la direction instable la mènera définitivement à sa fin.
Producteurs :
David O’Selznick y a été producteur exécutif puis directeur avant de monter sa propre société de production.
Howard Hugues, le célèbre aviateur, fût également producteur à la RKO.
La production de RKO est variée. La société réalise cependant beaucoup de comédies musicales avec le couple Fred Astaire et Ginger Roges.
Citizen Kane d’Orson Welles, 1941
Welles, par l’intermédiaire de la radio, fait croire aux américains que les martiens vont débarquer. La RKO est séduit par la personnalité du jeune homme et lui laisse carte blanche pour réaliser son premier film : Citizen Kane.
Welles, par l’intermédiaire de la radio, fait croire aux américains que les martiens vont débarquer. La RKO est séduit par la personnalité du jeune homme et lui laisse carte blanche pour réaliser son premier film : Citizen Kane.
UNIVERSAL
Le logo : La terre + un avion
Universal est un studio nettement plus pauvre. Sa situation économique est difficile. Elle produira beaucoup de séries B ; de films fantastiques et de films d’horreur. Ses films ont une esthétique proche du muet.
La fiancée de Frankenstein de James Whale, 1935
(la suite de Frankenstein)
Le film est à la fois un film d’horreur et une comédie amusante.
En 1940, l’économie d’Universal décline fortement. Elle a alors l’idée de produire des dessins animés, notamment Woody Woodpecker qui assurera la survie de la société.
Universal distribue beaucoup de films anglais, notamment les films d’Hitchcock.
COLUMBIA (de Chritophe Colomb)
Le logo : Une femme qui tient un flambeau éclairant le monde fait référence à la statue de la liberté. On a encore dans le logo, la notion d’universalité.
Columbia réalise beaucoup de comédies. Frank Capra, l’auteur de La vie est belle, y réalisera des « screwball comedy » (= comédies loufoques).
UNITED ARTISTS
Crée en 1919 par Griffith, Mary Pickford, Chaplin et Fairbanks.
Comme son nom l’indique, la société privilégie les artistes. Il n’y a donc pas d’unité dans la production : les films sont à l’image des réalisateurs.
Le code Hays
Dans les années 20’, plusieurs personnalités du cinéma sont impliqués dans des scandales : Fatty est accusé de viol, Mary Pickford divorce pour Douglas Fairbanks, deux acteurs sont morts d’overdose…
Cette succession de scandales fait naître la crainte d’une censure nationale. En 1934, à travers le groupe Motion Picture Producers Distrubutors Association, la profession va elle-même s’imposer une sorte de morale et instaurer le code Hays (du nom du président : Will Hays). Le code est accepté librement par les réalisateurs.
Le code se compose de 12 sections. Il faut être subtil et ne pas parler de sujets « immoraux » (homosexualité, meurtres,…) de façon explicite ou prendre le parti du « bien » contre le « mal ».
- Les crimes contre la loi : les criminels ne doivent pas être plaisants.
ex : Scarface d’Howard Hawks, 1932.
Le film est bloqué pendant deux ans : il est inspiré de la vie d’Al Capone et la violence est trop forte (la mort ne doit pas être montrée par des plans sur des cadavres). Le personnage principal a un rapport ambigu avec sa sœur et un personnage masculin est suggéré homosexuel.
Contre la censure du code Hays, on ajoute un sous titre au film « Scarface, la honte de la nation », un carton en début de film demandant à l’Etat de sévir la pègre ainsi qu’une scène bavarde entre « bons citoyens américains » désirant réprimer le crime…
- La sexualité et les scènes d’amour : on ne peut pas montrer d’accouchement, de viol, l’adultère doit être condamné, la perversion cachée et les scènes d’amour suggérées. Lors d’un baiser, les lèvres ne doivent pas être collées plus de 3 secondes.
ex : La mort aux trousses d’Alfred Hitchcock, 1959.
Pour montrer l’amour entre deux personnages, on utilise souvent la métaphore de la cigarette : un des deux personnage allume la cigarette de l’autre et l’« enflamme ».C’est le cas ici entre Roger Thornhill et Eve Kendall.
Lors du dernier plan du film, les personnages sont sur la couchette et s’embrassent avant que le train entre dans un tunnel. Le message est clair : Hitchcock suggère un rapport sexuel. Contre le code Hays, le personnage de Roger Thornhill appelle Eve Kendall « Mme Thornhill »…
ex : Les enchaînes(« Notorious ») d’Alfred Hitchcock, 1946.(Avec Cary Grant et Ingrid Bergman)
Les deux personnages s’embrassent lors d’un plan séquence extrêmement long. Pour cela, il fait parler les personnages entre chaque baiser. Hitchcock donne donc l’impression que le baiser est d’une longueur interminable, tout en respectant le code Hays.
- La vulgarité ou obscenité : que ce soit par des paroles, des gestes, des allusions et même des chansons. On crée d’ailleurs une liste de jurons à ne pas prononcer.
- La nudité : ne doit pas être montrée (autant les parties génitales que le nombril !) Lors de danses, les corps des artistes ne doivent pas se toucher. On va jusqu’à rallonger la robe de Betty Boop et raser le torse de l’acteur de tarsan.
ex : Gilda de Charles Vidor, 1946
La scène de strip-tease n’est suggérée que par un gant enlevée sensuellement par une belle femme ainsi que par les regards désireux que les Hommes portent sur elle et ceux, jaloux, des femmes.
- La religion : un personnage incarnant la foi ne doit jamais être ridiculisé.
- Les décors : dans une chambre, les lits doivent être faits. Ainsi, on ne suggère pas qu’il ait pu se passer quelque chose. Parfois, on va même jusqu’à filmer des chambres sans jamais montrer de lit.
- Le patriotisme : on ne doit pas ridiculiser une quelconque manifestation nationale (cérémonies officielles, hymne…). Le sentiment de patriotisme doit être présent.
ex : Les lumières de la ville de Charlie Chaplin, 1931
Chaplin contourne la censure : lors d’une cérémonie nationale officielle, Charlot tombe, brise le silence… se fait remarquer. Il ridiculise pourtant de façon évidente le caractère « pompeux » de ces manifestations.
- Le sang, la chirurgie et les accouchements ne doivent pas être montré à l’écran.
ex : La chevauchée fantastique (« Stage coach ») de John Ford (librement adapté de Boule de suif)
La scène d’accouchement, importante pour la narration, n’est que suggérée. On a d’abord le cri d’un coyote que l’un des personnages rapproche à un cri de bébé. Puis, Dallas apporte le bébé. Les hommes, à plusieurs reprises, insinuent qu’il était impossible de savoir que la femme était enceinte (« Pourquoi on me l’a pas dit ? »)
- On a également plusieurs thèmes à ne pas traiter comme l’exécution capitale, la prostitution, la vente de femmes,…
ex : La chevauchée fantastique (« Stage coach ») de John Ford
Dallas est une prostituée. Elle est présentée en contraste avec une femme puritaine : sa robe est plus colorée et son décolleté plus prononcé. Par soucis de commodité, elle remonte sa robe lorsqu’elle monte dans la diligence, laissant voir ses mollets à des hommes qui la sifflent. Par provocation, elle remonte un peu plus encore sa robe. Cette scène suffit à faire comprendre au spectateur que Dallas est une prostituée.
Sorti en 1970, Mash de Robert Altman est le premier film américain à prendre le contre-pied du code Hays. Le synopsis est simple : de jeunes chirurgiens antimilitaristes aimant l'alcool et les femmes se retrouvent en pleine guerre de Corée à l'hôpital militaire mobile où ils sèment la pagaille. C’est avec humour que le réalisateur mélange sexe, plans sanguinaires, alcool et ridiculise la religion.
Le final cut
En France, le droit d’auteur dit que l’œuvre doit être un compromis entre le producteur d’un film et son réalisateur. Aux Etats-Unis, le statut d’artiste n’est pas reconnu. D’ailleurs, « Autant en emporte le vent » dont le succès est attribué au nom de Victor Fleming est en fait l’œuvre du producteur Selzick. Plusieurs réalisateurs se sont succédés et avaient obligation de faire tous les plans possibles. Selzick a alors choisit les images lors du montage qu’il a entièrement dirigé. Dans l’empire américain, c’est le producteur qui décide du montage final ou « final cut ».
- En général, les réalisateurs n’ont pas le final cut et doivent se plier à la règle.
- Certains, après avoir gagné en notoriété, arrivent tout de même à avoir un œil sur le montage. cependant, ce droit peut leur être retiré d’un film à un autre.
ex : Elia Kazan avait le final cut depuis son succès « Sur les quais ». Alors qu’il était déjà reconnu comme un « génie du cinéma », le réalisateur va se faire supprimer son droit après un échec.
Fritz Lang même n’a pas le final cut à son arrivée aux Etats-Unis.
Dans les années 40’, les réalisateurs négocient le final cut. Certains proposent alors un premier montage ou « first cut ». Même si la version finale leur est imposée, les artistes ont la possibilité de proposer.
Pour pouvoir gérer entièrement le montage, les réalisateurs mettent de l’argent dans le film ou deviennent indépendants, lorsque cela leur est financièrement possible.
Certains tentent de contourner la difficulté en ne proposant qu’un plan, un point de vue, possible, réduisant ainsi le travail du monteur à un simple puzzle. La monteuse de John Ford dit que « tout était monté au tournage. » Selznick trouvait les rushs d’Hitchcock « inintéressantes ». Orson Welles, quant à lui, utilise des plans séquences (ex : La soif du mal, 1958).
Pour adapter le film au goût de la majorité, on fait des « previews » pour savoir si le film fonctionne et le modifier de nouveau le montage, au besoin.
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