Charles de Gaulle – BIOGRAPHIE :
Dates :
Naissance : 22 novembre 1890 à Lille
Mort : 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne
Enfance, famille :
Charles de Gaulle est né à Lille, mais son nom de famille n'est pas d'origine flamande. Il semble plutôt dérivé de l'allemand, plus précisément d'une ancienne forme germanique De Walle ce qui signifierait le "mur d'enceinte" ou le rempart.
Selon certains généalogistes, les de Gaulle seraient une ancienne famille de noblesse d'épée française (d'épée = militaire). Sa famille a une histoire assez "remplie", ainsi son arrière grand-père Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832), est cité dans les généalogies comme avocat au Parlement de Paris qui comparut devant le Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur mais réussit à éviter la guillotine.
Du côté maternel, la famille est originaire des Flandres françaises. C’est d’ailleurs de ce côté de sa famille qu’il a des ancêtres irlandais : les MacCartan. Quant au grand père de de Gaulle, c’est un industriel Illinois.
Issu d’une famille catholique, de Gaulle est le troisième enfant d’une fratrie de cinq enfants. Ses parents sont Henri de Gaulle, professeur de lettres, d'histoire et de mathématiques, et de Jeanne Maillot.
Charles de Gaulle a ainsi trois frères : Xavier de Gaulle, Jacques de Gaulle et Pierre de Gaulle, parmi lesquels deux s’engageront dans la résistance et une sœur : Marie-Agnès de Gaulle.
Sa famille est considérée comme adhérant à des valeurs catholiques libérales, républicaine mais également dreyfusarde.
L’éducation de Charles de Gaulle est marquée par la religion, ainsi il va à l’école primaire chrétienne de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin, puis rejoint les jésuites en Belgique, au collège du Sacré-Cœur. Enfin il entre à l’école militaire Saint Cyr en 1908, après avoir fréquenté les classes préparatoires du collège privé catholique Stanislas à Paris.
Diplômé en 1912, il décide alors de rejoindre l’infanterie et choisit d’être affecté au 33ème régiment d’infanterie à Arras, sous les ordres du colonel Pétain.
Première guerre mondiale :
En 1913, de Gaulle devient lieutenant, puis est nommé capitaine en janvier 1915. Il sera rapidement blessé au cours de la première guerre mondiale : une première fois au genou lors de son premier combat le 15 aout 1914, une autre fois à la main gauche, en mars 1915. Par ailleurs, il désobéira aux ordres, en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies, acte qui lui vaudra d’être relevé 8 jours de ses fonctions.
Cependant, le 2 mars 1916 son régiment est attaqué et presque décimé à Douaumont, près de Verdun. Pour se protéger, il saute dans un trou d’obus, mais est blessé et poursuivi par les allemands, qui le font prisonnier. Il est transféré au fort d’Ingolstadt d’où il tente de s’échapper cinq fois, sans succès. Il est finalement libéré après l’armistice du 11 novembre. Il reçoit cependant à l’issue de cette guerre la croix de chevalier de la légion d’honneur, le 23 juillet 1919 et la croix de guerre 1914_1918.
Entre deux-guerres :
Durant cette période, de Gaulle se consacre et continue sa carrière militaire. Il est envoyé en Pologne de 1919 à 1921 et participe à la formation de l’armée polonaise qui se bat contre l’Armée Rouge.
Lorsqu’il revient, il enseigne lors de cours d’histoire à Saint Cyr avant d’être admis à l’école supérieure de guerre en 1922.
En 1921, il épouse Yvonne Vendroux dont il aura 3 enfants : Philippe, Elizabeth, Anne de Gaulle.
En 1925, il est détaché à l’état major du général Pétain, puis est promu en 1927 chef de bataillon. Il part ensuite pour Trèves où il prend la tête du 19ème bataillon de chasseurs à pieds. En 1929, il est muté à Beyrouth. En 1931, il est affecté au Secrétariat général de la Défense Nationale à Paris. Et en décembre 1933 est promu lieutenant-colonel.
C’est au cours de ces quelques années que de Gaulle développe ses théories militaires et notamment celle du chef, dans des ouvrages comme Le fil de l’Épée (1932), Vers l’armée de métier (1934).
En 1937 il est affecté au 507ème régiment de chars de combat basé à Montigny-lès-Metz. Et promu colonel en décembre de la même année.
Seconde guerre mondiale :
3 jours avant l’offensive allemande du 10 mai 1940 il se voit confier le commandement de la 4ème DCR (division cuirassée) (la plus puissante des unités blindées de l’armée française). De mi-mai à début juin, il s’attache avec la 4ème DCR à détruire les lignes de communication de l’armée allemande.
Le 6 juin, convoqué à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil, il se voit confier la responsabilité d’un poste ministériel : celui de sous-secrétaire d’état à la Guerre et à la Défense nationale.
C’est ainsi qu’il sort de la hiérarchie militaire. Sa mission est de coordonner l’action avec le Royaume-Uni. Trois jours plus tard, il rencontre Churchill pour le convaincre d’engager plus de forces notamment aériennes. Il part en mission en Angleterre le 16 juin et apprend à son retour la démission de Paul Reynaud et son remplacement par le maréchal Pétain, ainsi que la demande d’armistice. De Gaulle est rappelé en France par le nouveau ministre de la Défense nationale, le général Weygand. Face à son refus, il est rétrogradé au rang de colonel, puis condamné à mort par un tribunal militaire.
Appel du 18 juin 1840 :
Suite à la demande d’armistice, le Général de Gaulle prononce un discours d’adressant au peuple français via Radio Londres le 18 juin 1940. Au cours de celui-ci il invite les français à la résistance. Si le cabinet britannique tenta de s’opposer à cette allocution, Churchill la soutint.
Par ailleurs, il n’existe aucun enregistrement de cet appel, qu’il ne faut pas confondre avec celui du 22 juin.
A noter qu’on fit modifier les deux premières phrases du discours jugées trop dures envers le gouvernement français.
Suite de la guerre :
Exilé en Grande Bretagne, de Gaulle n’en reste pas moins actif, ainsi, il crée les Forces Françaises Libres, ou FFL dont le but est de remettre la France dans la guerre contre Hitler. Il dirige ainsi la résistance française tandis que le gouvernement de Vichy le condamne à la prison, puis à la perte de nationalité française, et enfin à la mort.
Lors de cet exode, il bénéficie du soutien de Wiston Churchill ainsi que du Parlement britannique.
Au cours de cette période il obtient le ralliement de plusieurs possessions françaises notamment en Afrique. Mais aussi celui de la résistance intérieure, grâce notamment à Jean Moulin.
En même temps, de Gaulle se préoccupe également de l’avenir de la France de l’après-guerre. C’est ainsi qu’en aout 1940, il obtient de Churchill par l’accord de Chequers la sauvegarde de l’intégrité de toutes les possessions françaises, ainsi que « la restauration intégrale de l’indépendance et de la grandeur de la France. »
Durant cette période, ses relations avec Churchill sont parfois tendues. Mais elles le sont encore plus avec Franklin Delano Roosevelt, déçu par la défection française.
Libération de la France et de ses colonies
Malgré le fait qu'il ait été exclu du débarquement américano-britannique par Roosevelt, il parvient à prendre pied à Alger en 1943. 8 jours après le débarquement en Normandie des alliés, de Gaulle revient en France après un long exil et jette les bases d'un gouvernement provisoire dont il entend prendre la tête afin de ramener la France à son rang.
Dès lors commence la phase qu'il appelle "Le Salut" dans le troisième tome de ses mémoires. Au cours de cette période, il s'emploie à faire bilan des dégâts, mais aussi à libérer totalement le territoire française, restaurer la République, organiser des élections libres et surtout s'attache à redonner son rang à la France. Il multiplie ainsi les réunions avec les grands dirigeants de l'époque, s'employant à les convaincre de la renaissance de la France et de la nécessité de sa présence dans les négociations d'après guerre.
En juin 1946, lors d'un discours célèbre, de Gaulle fait part de sa vision de l'organisation de l’Etat et le rôle des partis. Celle-ci, en désaccord avec celle de l’Assemblée conduit de Gaulle, alors Président du Gouvernement provisoire, à remettre sa démission (sur la question des crédits militaires) au président de l'Assemblée nationale, Felix Gouin, le 20 janvier 1946.
Après cette démission, il fonde en 1947, le RPF, ou Rassemblement du Peuple Français qui remporte un grand succès lors des éléctions municipales d’automne. Le but est de lutter contre le régime "exclusif" des partis, pour une réforme constitutionnelle, puis contre les "séparatistes", c'est-à-dire les communistes. Par la même occasion il propose la double appartenance : les membres de tous les partis politiques sauf le PCF, pouvaient ainsi rejoindre le RPF. Rapidement cependant, l’unanimité des partis contre lui le contraint à mettre fin aux activités du RPF en 1953.
Il disparaît ainsi de la scène politique pour quelques années au cours d’une période qu’il appelle lui-même « la traversée du désert ». Il se retire ainsi à Colombey les deux Eglises, et se consacre à l’écriture, notamment celle de ses mémoires.
Après 5 ans d’absence, il est rappelé sur la scène politique, du fait de l’insurrection algérienne. Il lui est ainsi demandé par le président René Coty de former un gouvernement. Par la suite, il fait approuver une nouvelle Constitution, le 28 septembre 1958, qui instaure la Vème République. Le 21 décembre, il est élu président de la République. Il amorce alors ce qui lui tient à cœur : à savoir la construction européenne, la question de l’indépendance vis-à-vis des USA mais aussi le sort de l’Algérie.
La question de l’Algérie elle la plus pressante. Lors du référendum du 8 janvier 1961, sur le principe de l’autodétermination de Gaulle reçoit un Oui à 75%. Cependant, les négociations sont difficiles à mener, du fait de l’action du FLN, et du putsch des généraux français, le 22 avril 1961. Pourtant, le 22 mars sont signés les accords d’Evian, acceptés par référendum en France et en Algérie qui accède ainsi à l’indépendance.
Au cours de la même période, une réforme financière est lancée en janvier 1959 (lancement du nouveau franc + abandon des barrières douanières concernant les produits français) afin que la France puisse se moderniser et respecter les engagements qu’elle a pris vis-à-vis de l’Europe concernant le traité de Rome.
Après avoir été la cible de l’attentat du Petit-Clamart, le 22 aout 1962, de Gaulle souhaite l’élection au suffrage universel du chef de l’Etat pour assurer à son successeur une légitimité démocratique. Dans le même temps, il poursuit la construction nucléaire française, débutée sous la 4ème république. Surtout, il entend affirmer son indépendance vis-à-vis des USA ce qu’il manifeste par son retrait progressif de l’OTAN. Il donnera cependant son appui aux américains lors des crises de Berlin. Surtout, il s’applique à renforcer la coopération franco-allemande par le biais du traité de l’Elysée, signé en janvier 1953 et le renforcement de la CEE, dont il refuse l’adhésion à la Grande Bretagne. Il instaure ou plutôt renforce ainsi une politique agricole commune en 1963. Surtout, il est un des facteurs qui freine l'évolution de la CEE, notamment par le refus de l'adhésion de la Grande Bretagne
Il s’emploie aussi à renforcer la présence de la France dans le monde et multiplie les voyages à l’étranger. S’il se rapproche de l’URSS, lors de la détente, il n’en reste pas moins fidèle aux USA qu’il a été le premier à soutenir lors de la crise des fusées.
En 1965 a lieu l’élection présidentielle au suffrage universel pour la première fois. De Gaulle hésite d’abord à se présenter, puis annonce tardivement sa candidature. Cependant il se ressaisit, fait campagne lors du second tour et reporte les élections face à Mitterrand. Lors de la contestation qui débute en mars 1968, de Gaulle s’éclipse quelques jours. A son retour, il dissout l’Assemblée Nationale, organise de nouvelles législatives, qui ne sauront pas suffisamment re-dynamisé le pouvoir.
Puis, en avril 1969, le 27 précisément, il organise contre l’avis de son entourage un référendum sur la régionalisation du Sénat. Celui est échec, la proposition est rejetée à 52,4 % des voix. De Gaulle, fidèle à ses engagements démissionne, ainsi à minuit dix un communiquée annonce : « Je cesse d’exercer mes fonctions de Président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. »
Il se retire une nouvelle fois à Colombey les deux Églises, où il meurt le 9 novembre 1970. Il n’y aura pas d’obsèques nationales, comme stipulé dans son testament, et sera enterré à côté de sa fille, Anne, sans autre inscription sur sa tombe que « Charles de Gaule 1890-1970 ».
Nous avons évoqué plus haut l'attentat du Petit-Clamart, mais ce n'est pas le seul à avoir été organisé contre le général de Gaulle :
Il y eut aussi celui du : - 8 septembre 1961 : une bombe commandée à distance a été enterrée sur la route de Colombey
- 23 mai 1962 : un tireur devait abattre de Gaulle sur le perron de l'Elysée
- 15 aout 1964 : en visite au Mont Faron, une jarre piégée de pains de TNT n'explosera pas à cause d'un déclencheur trop faible.
DE GAULLE ET LES COMMUNISTES :
De tempérament, ainsi que de conviction mais aussi du fait de son éducation, le général de Gaulle est profondément anticommuniste. Il exprime cette antipathie d'ailleurs clairement, notamment dans ses mémoires, dans le Salut, page 30, où il dit "que le peuple pour ravi qu'il fut de sa libération (…) ne manquerait pas d'exploiter la démagogie des partis et l'ambition du parti communiste."
Il prône la normalisation des relations avec ces régimes « transitoires » aux yeux de l'Histoire de façon à jouer le rôle de pivot entre les deux blocs. La reconnaissance de la Chine communiste dès le 27 janvier 1964 va dans ce sens.
Surtout, au sortir de la guerre, les communistes tirent un grand prestige de l'action de Moscou et de l'URSS grand vainqueur de la guerre. Ainsi, dans le champ politique et idéologique français, dévasté par la débandade de Vichy, seul le communisme ainsi que le mouvement incarné par de Gaulle semblent aptes à redresser les choses, remettre de l'ordre. Il y a un donc une sorte de duel entre de Gaulle et les communistes, pour la maîtrise du pouvoir et de l'opinion.
La confrontation entre de Gaulle et les communistes commence dans l’entre-deux-guerres du fait du débat concernant la prolongation à deux ans du service militaire. Le PCF est en effet antimitalirisme, et s'en prend alors au colonel de Gaulle.
Par la suite, au printemps 1940, si Vichy ne bénéficie d’aucune indulgence de la part des communistes, de Gaulle est, quant à lui rangé du côté des impérialistes atlantistes. Toutefois, en 1941, Dimitrov et Thorez préconisent à son encontre d'adopter une attitude moins négative à son égard.
Un changement est cependant amorcé par l'entrée de ministres communistes dans le gouvernement de de Gaulle, dont Maurice Thorez en novembre 1945, après la formation d'un nouveau gouvernement.
De Gaulle, comme les communistes multiplient les piques à l'égard de l'autre, comme notamment lors du discours anti-totalitaire de de Gaulle, le 27 juillet 1947. En réponse à cet affront, mais aussi à l'étonnant succès du RPF, le PCF cherche à démontrer « la soumission complète de de Gaulle au parti américain ».
Mais malgré cette aversion, tout au long de l'exercice de son pouvoir, de Gaulle a maintenu des relations cordiales avec le patrie mère du communisme, à savoir l'URSS. Ainsi, s'il se montre ferme en ce qui concerne la question de la Pologne avec Staline, il maintient des relations cordiales, et ce même pendant la Guerre Froide où les représentants de chaque pays resteront en contact.
Enfin, l'histoire a montré que si les communistes ont pu a un certain moment prendre du pouvoir, de Gaulle a en quelque sorte fini par triomphé. La chute de l'URSS a en effet pour longtemps discrédité le communisme auprès des opinions publiques.
OEUVRES DE DE GAULLE :
Au cours de sa vie, et notamment lors de la "traversée du désert", de Gaulle a beaucoup écrit.
Il aurait écrit son premier livre, qui s'intitule Une mauvaise rencontre à 15 ans, puis aurait écrit régulièrement jusqu'à sa mort.
On peut ainsi citer :
- La défaite, question morale : 1927-1928
- Le fil de l'Épée : paru en 1932
- Vers l'armée de métier : paru en 1934
- La France et son Armée : paru en 1938
Deux séries de mémoires :
- Les mémoires de guerre comportant 3 tomes parus respectivement en 1954, 1956, 1959.
- Les mémoires d'espoir en 2 volumes :
- Le Renouveau : 1970
- L'effort - 1971 inachevé ?
De nombreux carnets et lettres sont également parus après sa mort.
De Gaulle fut aussi l'objet de nombreux ouvrages, aujourd'hui encore, des personnes qui adhèrent à ses idées, mais aussi de la part de ses détracteurs.
Parmi les plus connus, on peut citer Jean Lacouture et son livre De Gaulle, composé de trois tomes : Le Rebelle, le Politique, et le Souverain. Jean Lacouture est en effet partisan de gauche, et fortement opposé à la politique et aux idées de De Gaulle.
Parmi les plus récents, on peut citer celui de Pierre Abramovici, Le putsch des généraux sorti en mars 2011 qui insinue que le général de Gaulle aurait lui-même commandité le putsch des généraux en Algérie.
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