dimanche 27 mars 2011

Yeelen - Analyse


YEELEN – ANALYSE DE SÉQUENCES


Générique, début du film :
            Logo de la maison de production : celle fondée par Cissé dans les années 70.

            4 signes apparaissent ensuite, ce sont des idéogrammes bambaras.
(idéogramme = signe représentant un concept une idée. Mais c’est tout de même un dessin : il y a un lien entre le signe et le sens. Il y a un lien de signification et d’évocation).
            Par le biais de ces idéogrammes, Cissé combat l’idée reçue qui insinue qu’il n’y aurait pas de langue africaine. Il contrecarre ainsi ce préjugé.

            - le 1er signe : le Komo : ensemble des rites + ensemble des initiés.
Le Komo recueille des secrets, des rites, qui se transmettent mais pas à n’importe qui.
Ces secrets sont propres aux Bambaras, et ainsi on soupçonne Niankoro d’être celui qui va les révéler. Certains Bambaras ayant vu le film en ont d’ailleurs fait la critique, car certaines scènes montrent de vrais initiés.

            - le texte : « L’échauffement donne le feu et les deux mondes, la terre et le ciel existent par la lumière ».
Pourquoi cette phrase ? – pour expliquer le titre (simple d’ailleurs, comme souvent pour les films de Cissé)     
                                               - renvoie à la première image vue, à savoir le soleil
Ainsi, le film s’ouvre et se termine sur la lumière.

Puis viennent le titre et les cartons.

            - le feu : il fait partie des 4 éléments, et il rappelle le mythe de Prométhée (qui vola le feu aux dieux, pour l’apporter aux hommes). Le feu est ce qui est nécessaire pour fabriquer des objets de fer (rappelle la scène où les hommes forgent le fer).
               La chaleur ? : chaleur et lumière sont liées à la vie et s’opposent au froid et à l’obscurité. Dans de nombreuses mythologies, le soleil est glorifié.
Pour la mythologie grecque, la lumière signifie ainsi l’élévation à la connaissance (incarnée par Apollon).
Dans la Bible, tous les êtres « bénéfiques » sont entourés d’un halo de lumière.
Dès le début du film, il est visible que l’on est en plein mythe.

            Si on résumait le film grossièrement, ce serait l’histoire de Niankoro, qui devant accéder à une connaissance supérieure devra surmonter des difficultés, et affronter des obstacles.
            - le ciel et la terre ? : rappelle l’union d’Ouranos et de Gaia, l’union du Ciel et de la Terre. L’union du féminin et du masculin. De leur union naîtront de nombreux monstres et créatures « étranges.
            D’ailleurs, le thème de la naissance est rappelé tout au long du femme, par
l’union notamment de Niankoro et de la femme Peul.
Quant à l’œuf de la fin du film, il est aussi lié à la naissance, à la fécondité, à ce qui va
naître. On revient au début, à une naissance.
           
            - le Korê : nom de l’aile : objet magique à réunir au pilon magique.
Dans beaucoup de mythologies, il y a des liens avec les animaux, dans d’autres on imagine même le mélange hommes/animaux. Ceci vient du fait qu’on met volontiers dans la généalogie humaine des animaux. (voir la mythologie indienne).
            Ainsi, dans le film, on retrouve (vers la fin) l’association de personnages à des animaux par le biais de transparences.
Animisme : attribuer une âme à des choses qui en sont en principe dépourvues.

            « Kolonkalanni » : objet de punition, de châtiment. Il permet la poursuite.
Il rappelle aussi l’idée de l’union : union du pilon à l’aile du Korê.

            - apparition de la lumière / de l’aube, liée à la mort du poulet.
            - la chèvre : séquence qui concerne le sacrifice à une divinité assise tenant l’aile du Korê, d’une chèvre blanche.
Sacrifice : offrande aux dieux. On tue souvent un animal.
Intervient après l’idée du repas : on offre une partie de l’animal au dieu, et on en mange une partie : on partage ainsi un repas avec le dieu.
On sacrifie, puis on brûle : la fumée du feu monte ainsi vers les dieux.
            L’idée du sacrifice intervient aussi dans le christianisme : cependant, on ne sacrifie pas l’animal, mais le Christ s’est sacrifié pour sauver les hommes. Et ce qui remémore ce sacrifice, c’est le repas (des apôtres).
La Pâque chrétienne = mort et résurrection du Christ, qui se superpose à la Pâque juive (qui se traduit par le sacrifice d’un agneau). 

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