L’HOMME À LA CAMÉRA - Dziga Vertov
Thèmes / axes selon étudier le film :
- documentaire - montage
- archives - modernité
- fragmentation - militant
On a l’impression d’une mosaïque.
Le montage est tout à fait visible ainsi que tous les outils techniques qui servent à construire le film. Quelque part, ce montage se rapproche des actuels clips musicaux.
On peut aussi noter dans le film une exaltation du corps. Ainsi, l’image qui en est donné n’est pas habituelle, on montre des choses d’ordinaire cachées.
Il y a une association constante entre l’œil humain et l’œil de la caméra : l’objectif. Ce trait est lié à l’esthétique propre à Vertov et au groupe qu’il a formé : le kinoki (kino-glas : ciné-œil).
Avec L’homme à la caméra, on s’écarte du cinéma qui reconstruit un monde. On veut construire un cinéma qui regarde le monde tel qu’il est. Pour eux, le cinéma de fiction éloigne le spectateur de la réalité. Pour Vertov, c’est un cinéma qui trompe. Il veut s’en détourner et aller à la rencontre de la réalité et de la vérité (Kino Pravda : ciné-vérité) afin de regarder le monde dans tous ses aspects.
Le cinéma de fiction montre d’ailleurs rarement le travail. Pourtant, pour montrer cette réalité, le cinéma est un outil formidable. Grâce aux innovations du cinéma, on va pouvoir fournir de nouvelles images. Le développement technique est mis au service des hommes. L’œil de la caméra offre des possibilités démultipliées. Le film est en quelque sorte une démonstration des moyens techniques du cinéma.
Un des aspects du cinéma documentaire est de nous montrer ce qu’on aura pas l’occasion de voir autre part.
Flaherty comprend dans Nanook l’esquimau que comme dans la fiction, le documentaire doit construire un personnage. Dans le cinéma documentaire, il y a l’idée de faire apparaître à l’écran les choses populaires.
Ciné-œil : idée que l’objectif de la caméra est une sorte d’œil mécanique. On associe l’œil et le regard humain à une machine et surtout à la caméra.
Faire le point, c’est décider de filmer quelque chose en particulier.
Procédés techniques de l’époque : surimpression, écran partagé, plusieurs images dans le même cadre, ralenti/accéléré.
Kino Pravda : journal d’opinion prétendant incarner la vérité.
Vertov ; a l’idée de faire un journal filmé. Ce serait un moyen puissant de toucher les masses (populations peu lettrées), dans une perspective de propagande.
Il espère aussi délivrer la vérité.
Pour Chris Marker, le cinéma-vérité, c’est le « ciné-ma-vérité » (subjectivité). Pour Vertov, au lieu de délivrer du mensonge et de l’illusion, le cinéma doit délivrer la réalité, et montrer le monde tel qu’il est.
Les constructivistes : la photo constructiviste privilégie une composition structurée, qui ramène le réel à une sorte de construction. Privilégie les formes parfaites : usines, architecture.
C’est une forme futuriste qui privilégie la technique. Il y a là une volonté d’être moderne.
« à bas l’art, vive la technique » : l’art ne serait qu’une vieillerie. La technique, le cinéma serait le futur : un art nouveau. (voir en Allemagne, musée Bauhaus).
« le drame cinématographique est l’opium du peuple » : (référence à la religion qui est l’opium du peuple. La religion serait ce qui permet au peuple de supporter le régime marxiste. Le drame cinématographique divertirait, nous ferait oublier notre existence. Vertov applique ceci aux fables bourgeoises : au cinéma de fiction.
C’est pourquoi le documentaire suppose un engagement. On veut attirer l’attention sur un aspect du monde.
Il y a une remise en cause de l’idée d’art peut être pour remettre en cause l’idée d’artiste. Les techniques artistiques doivent être mises à la portée de tous (idée qui réapparaitra en 68).
« Les travailleurs ayant retrouvé la vue » : le cinéma bourgeois aveuglerait, masquerait la réalité.
« La vie à l’improviste » : idée d’absence de préparation. Surprendre la réalité. Mais le cinéma documentaire opère-t-il toujours à l’improviste ? Les personnages n’inventent pas leur texte, mais il y a une mise en condition. Si on opérait totalement à l’improviste, il n’y aurait pas de démarche documentaire.
L’homme à la caméra :
Il n’y a pas un sujet dans ce film, mais des ouragans de sujets. On essaie de saisir toute la complexité du réel. D’où la démultiplication du nombre de plans : on va alors fragmenter le réel. Il va falloir donner du sens à cette fragmentation par le montage.
Le montage de Vertov se sert des processus d’association : analogie, parallèle. On a tendance à assembler des choses qui se ressemblent, même sur un détail.
Le travail du monteur consiste à associer les choses qui ont un lien entre elles. Parfois, le fait d’être contradictoire est une raison de rapprocher.
Eugénie Zvonkine : (réalisatrice du découpage de la fiche).
Elle sectionne le film en 10 chapitres (techniquement, il y en a 29).
C’est un film sans cartons (à l’exception de ceux des actes et des quelques cartons du début).
La musique suit les indications laissées par Vertov.
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