YEELEN – Souleymane Cissé
Film tourné au Mali.
Film qui donne à voir quelque chose qui nous est étranger, voire quelque chose d’ « exotique ». Pourquoi ?
- Il présente des lieux, des paysages qui nous sont inconnus.
D’ailleurs, ces lieux jouent un rôle important dans le film, ils sont narrativement utiles (les cases, la source).
- Il fait référence à la culture africaine, et plus particulièrement au contact entre la culture Bambara et celle des Peuls. Ainsi sont évoqués les traditions, les rites, les croyances « religieuses ». Il y a d’ailleurs des allusions à la mythologie, qui rappelons imprègne les différentes cultures.
- On est face à un cinéma qui nous déconcerte dans notre position de spectateur (le film est sans doute représentatif d’une façon de faire du cinéma en Afrique, d’une approche particulière du cinéma).
- On est confronté à une esthétique particulière : le personnage de la mère, mais aussi à un autre usage culturel : filmer le corps de la mère (chose qu’on ne voit pas ou très peu dans le cinéma occidental).
- Le conflit père/fils est quant à lui une donnée universelle.
Qu’est-ce qu’un mythe ? Une mythologie ?
Mythe : récit où les personnages humains peuvent être mêlés à des divinités. Il en existe souvent plusieurs versions, avec des invariants (=éléments qui ne changent pas) et des variantes. Un mythe se transmet par la voie orale, notamment par les griots.
Les mythes sont des histoires pouvant apporter une réponse à des questions d’ordre métaphysique (après la mort qu’y-a-t-il ?) que se pose tel ou tel peuple. Ils peuvent aussi répondre à des questions sur le milieu et la vie des hommes : qu’est-ce qui sépare l’homme de la femme ? Un mythe renvoie à un temps indéterminé.
Mythologie : ensemble des mythes propres à un peuple, une civilisation.
Le film traite des liens entre Bambaras et Peuls, qui peuvent être d’hostilité mais aussi d’amitié, voire d’amour (parents de Niankoro).
Souleymane Cissé :
Il est né en 1940 à Bamako, Mali. Avant d’être cinéaste, il a exercé différents métiers dont celui de projectionniste. Puis il a entrepris des études de cinéma. Il est ainsi diplômé en 1969, à Moscou (puisque à l’époque l’URSS accueillait beaucoup de personnes venues du Tiers-Monde). L’essentiel de ses films sont d’inspiration sociale. Il s’agit pour lui de traiter ces questions de façon contemporaine. On peut ainsi noter un aspect presque militant, sauf pour Yeelen, peut être.
Sa cinématographie est courte : il n’a réalisé que 6 longs métrages :
- Den Muso (= la jeune fille) - 1975: raconte l’histoire d’une jeune fille violée, et de son rejet par sa propre famille. Ce film ne sera pas projeté lors de sa sortie officielle.
- Baara (= le travail) – 1978 : le personnage principal devient ouvrier dans une usine qui sera le lieu d’un soulèvement.
- Finyé (= le vent) – 1982 : raconte les amours impossibles entre la fille d’un gouverneur et un « agriculteur ».
- Yeelen (= la lumière) – 1987. Il remportera le prix du jury à Cannes.
- Waati (= le temps) – 1995 : à propos de l’exil d’un personnage féminin. Ici, Cissé évoque la question de la ségrégation raciale.
- Mim Yé (qu’est-ce que c’est ?) – 2009 : intrigue de boulevard, + peinture sociale, écrit comme un feuilleton télé.
Quand se déroule Yeelen ?
Il n’y a pas vraiment de réalité historique, l’action ne s’inscrit pas dans l’histoire.
Citation de Cissé : « traiter de la culture africaine, c’est faire en tout état de cause œuvre politique. C’est pour ça que je crois que de tous mes films, c’est celui qui va le plus loin politiquement. »
C’est une affirmation paradoxale, car Yeelen ne traite pas directement d’une question sociale. Cependant, mettre en avant une identité culturelle, des mythes, c’est faire politique, puisque c’est mettre en avant ce qui a pu être occulté. Il présente quelque chose qui puise aux sources d’une culture.
Autre citation : « Yeelen a été fait en partie contre les films ethnographiques européens. J’ai voulu répondre à un regard extérieur, à un regard de savant et de technicien blanc, à un regard étranger qui avait parfois tendance à prendre les africains pour des objets, pour des animaux que l’on montre dans leurs rites un peu exotiques ».
« le savant blanc » : Cissé insinue que les africains ne seraient qu’un objet d’étude aux yeux des occidentaux.
≠ Jean Rouch qui a contribué à faire connaître l’Afrique.
Ethnologie : étude des peuples.
Anthropologie : étude des cultures humaines.
Super ce site, je viens de le découvrir et il va grave m'aider pour l’analyse de yeelen a la fin de l'année pour mon bac ! Merci :)
RépondreSupprimerC'était l'idée quand il a été créé : aider le plus de personnes possible :)
RépondreSupprimerBon courage pour le bac à venir !
J'ai encore le temps lol, mais merci :) bonne continuation :)
RépondreSupprimerQue tu crois, pour l'avoir vécu l'année dernière, ça vient très très vite, on pense avoir le temps et un beau matin devine qui est là ? Le bac !
RépondreSupprimerSérieusement, ne pas trop repousser et penser que c'est "loin", c'est mon conseil de "vétérante" :p
Merci et à toi aussi :)
Merci de me rassurer mdr . D'ailleurs là j'ai l'analyse de sequence où Nianankoro et Attou vont se purifier et j'ai regarder ce que vous avez écrit mais j’avoue que j'ai du mal a trouver des idées ^^
RépondreSupprimerJe suis juste réaliste !
RépondreSupprimerLaquelle ? Celle de la fontaine quand ils vont rencontrer Djigui après, où celle ou Nianankoro est censé guérir Attou de son infertilité ?
Celle ou ils vont se purifier à la cascade :S, la séquence commence avec le travelling de la montagne ...
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