CHAPITRE B : L'évolution politique de 1945 à nos jours
Comment expliquer le caractère instable de la vie démocratique en France ?
1- La IVème république, ou la "mal-aimée" (1946-1958)
a- La reconstruction politique
Le gouvernement provisoire dirigé par le Général de Gaulle rétablit les libertés publiques et la légalité républicaine. Il applique le programme du CNR (conseil national e la résistance) : nationalisation, planification, création de la sécurité sociale, et accorde le droit de vote aux femmes.
Toutefois, dès 1945 des désaccords sur le futur régime politique de la France apparaissent. Le Général défend un pouvoir exécutif fort. Celui-ci doit revenir à un président de le République, revalorisé, "placé au dessus des partis". Au contraire, les principaux partis issus de la résistance à savoir le PCF, la SFIO, et le MRP (mouvement républicain populaire) sont favorables à un régime parlementaire.
En conflit avec eux, de Gaulle démissionne en janvier 1946. Le PCF, le SFIO, et le MRP en tirent profit pour proposer une nouvelle constitution aux français. Malgré l'hostilité exprimée par le général de Gaulle dans le discours de Bayeux, elle est adoptée par référendum en octobre 1946 par une courte majorité. Logiquement, elle accorde des pouvoirs importants à L’Assemblée Nationale élue au suffrage universel direct et proportionnel. L’exécutif est affaibli. Au final, la constitution de la IVème république ne diffère pas fondamentalement de celle de la IIIème. Un gouvernement de coalition des trois grands partis est mis en place. Cependant, ce Tripartisme se heurte aux réalités de la guerre froide. Les communistes qui soutiennent l’URSS sont exclus du gouvernement en 1947. Le PCF passe alors dans l’opposition et déclenche des mouvements de grève quasi insurrectionnels. Le gouvernement est contraint de faire appel à l'armée. Par ailleurs, de Gaulle revient sur la scène politique en créant le RPF. Lui aussi est dans l'opposition. Il dénonce l'impuissance du régime, mais aussi la menace communiste et agglomère à lui une grande partie de la droite traditionnelle qui peut ainsi se recycler. Ainsi, les forces favorables au régime se réduisent à la SFIO, au MRP et aux petits partis centristes. Ils forment alors une nouvelle coalition : la Troisième Force.
b- Un régime instable
La Troisième Force organise la reconstruction économique du pays grâce au plan Marshall. Ils s'entendent sur une politique extérieure atlantiste et sur une politique coloniale qui vise à contenir le communisme, notamment en Indochine. Il jette également les bases d'une construction européenne, avec la CECA en 1951. Toutefois, les partis de la Troisième Force se déchirent sur des questions économiques ou scolaires. Aussi les gouvernements sont-ils privés de leur majorité. Cela provoque une forte instabilité ministérielle. De 1948 à 1952, 10 gouvernements se succèdent.
L'opinion publique recherche alors une personnalité qui puisse rétablir une certaine stabilité. En 1952; le gouvernement de centre droit, dirigé par Antoine Pinay parvient à stabiliser le pays, les prix et à raffermir les budgets. Pinay devient ainsi très populaire. Malgré, ou peut être à cause de cela, il est à son tour renversé.
La défaite de Dien Bien Phû permet l'arrivée au pouvoir d'une autre personnalité : le radical Pierre Mendès France. Il négocie la paix en Indochine, et prépare l'indépendance du Maroc et de la Tunisie. A sa demande, l'Assemblée abandonne le projet de la CED qui divise profondément le pays. Malgré une action largement positive, permettant de stabiliser le régime, Pierre Mendès France est lui aussi contraint de quitter le pouvoir (à cause du MRP, du fait de l'échec de la CED).
c- Agonie et mort de la IVème République
Les communistes sont toujours aussi puissants mais dans une opposition perpétuelle. Le front républicain, dirigé par le socialiste Guy Mollet, l’emporte aux législatives de 1956. Son gouvernement participe à la création de la CEE en 1957 et met en place des réformes sociales. Il accorde leur indépendance au Maroc et à la Tunisie, et par la loi cadre Defferre, il amorce un processus de décolonisation négocié en Afrique Noire. Toutefois, ses hésitations face « aux événements d’Algérie » renforcent les difficultés du régime. Face à l’opposition de la communauté européenne d’Algérie, il abandonne tout projet de négociations. Les oppositions gaulliste d’abord, puis communiste, mendiste, et poujadiste se renforcent. Guy Mollet doit démissionner en 1957 et ses successeurs n’arrivent pas à contrôler la situation, notamment en Algérie. La IVème République, de moins en moins populaire semble à bout de souffle.
Le 13 mai 1958, une émeute des européens éclate à Alger. Ils reprochent au chef du gouvernement pressenti, Pierre Pflimlin d’être favorable à son tour à des négociations avec le FLN. Le comité de salut public, mis en place à Alger, mais dirigé par des généraux réclame le retour de de Gaulle au pouvoir. Face au risque de guerre civile, le président de la République, René Coty, décide de faire appel à lui le 1er juin. L’Assemblée dépassée par les événements lui accorde les pleins pouvoirs. De Gaulle est aussi chargé de rédiger une nouvelle constitution : c’est la fin de la IVème République.
2- La république gaullienne (1958-1969)
a- La Vème République, un régime théoriquement mixte
La nouvelle constitution de septembre 1958 établit un régime mi- présidentiel, mi- parlementaire :
- le président de la République élu pour 7 ans au suffrage universel indirect par des grands électeurs nomme le premier ministre. Celui-ci détermine et conduit la politique du pays.
- le législatif relève de l’Assemblée Nationale, élue au scrutin majoritaire (lequel permet d’obtenir des majorités solides) et du Sénat.
- le conseil constitutionnel veille à la constitutionnalité des lois. Conformément aux vœux de de Gaulle, l’exécutif a été renforcé. Le président peut dissoudre l’Assemblée (une seule fois), légiférer par ordonnances, et s’adresser directement aux français dans le cadre de référendums. Enfin, l’article 16 lui octroie les pleins pouvoirs en cas de menace majeure. Chef des armées, il garde le contrôle de la défense et de la politique étrangère : le domaine réservé.
Le premier ministre fixe l’ordre du jour de l’Assemblée et peut faire passer certaines lois sans débat ni vote (article 49, alinéa 3). Au total, le pouvoir législatif est donc solidement encadré et même domestiqué par l’exécutif. En ce qui concerne l’exécutif, le premier ministre ne tarde pas à devenir un simple exécutant (Michel Debré, Georges Pompidou) que le président peut démettre à sa guise. Compte tenu de l’immense prestige et de l’écrasante personnalité de de Gaulle, le pouvoir présidentiel s’impose donc dans la pratique.
b- Le renforcement de la fonction présidentielle
Conscient que la puissance de la fonction présidentielle dépend largement de son prestige personnel, de Gaulle va chercher à lui donner une légitimité plus forte, susceptible de garantir à ses successeurs un pouvoir équivalent au sien. La gestion « réussie » de la crise algérienne est une première étape dans ce sens. Dès 1959, il se prononce pour l’autodétermination de l’Algérie ce qui provoque la colère des partisans de l’Algérie française (Pieds Noirs, militaires).
Il passe outre en utilisant le référendum et obtient le soutien de l’écrasante majorité des français, fatigués par la guerre. La crise culmine avec le Putsch des Généraux à Alger en avril 1961. En appliquant l’article 16 de la Constitution, et après un discours radiodiffusé resté fameux (« quarteron de généraux en retraite »), de Gaulle brise l’insurrection.
Les mois suivants sont marqués par une atmosphère de guerre civile. L’OAS (organisation armée secrète) qui rassemble les ultras de l’Algérie française multiplie les attentas tandis que les partisans de l’indépendance manifestent en métropole. C’est dans ce contexte que de Gaulle échappe de justesse à l’attentat de l’OAS au Petit Clamart. Il propose l’élection du président au suffrage universel direct afin de lui donner une sorte de sacre. L’hostilité de l’Assemblée et du Sénat l’oblige à dissoudre l’Assemblée. La réforme est triomphalement adoptée par référendum en octobre 1962. La Vème République devient de fait un régime largement présidentiel dans lequel le rôle du Parlement est sensiblement réduit.
c- De Gaulle au centre de la vie politique
Le président est désormais la figure centrale de la vie politique. Son prestige, « la geste gaullienne » est entretenue par ses voyages en province accompagnés de bains de foules et de fréquentes conférences de presse télévisées. En cherchant le contact direct avec les français, il court-circuite les corps intermédiaires (syndicats, assemblées).
Il impulse l’essentiel des grandes réformes. Surtout, il entend mener une politique étrangère ambitieuse. Il favorise de manière décisive le rapprochement franco-allemand (accords de l’Elysée en 1963), dote le pays de l’arme nucléaire (pour affirmer la puissance de la France, mais aussi pour apaiser les militaires après la perte de l’Algérie), il retire le pays de l’OTAN en 1966. Il parvient ainsi à entretenir l’idée de la grandeur de la France et à lui donner un rôle européen et mondial qui dépasse son poids démographique.
Si de Gaulle se place au dessus des partis, il s’appuie cependant sur un parti gaulliste puissant. L’UNR (Union pour la Nouvelle République) fédère une grande partie de la droite et incarne la sensibilité bonapartiste. Grâce au scrutin uninominal à deux tours, il s’assure une majorité écrasante à l’Assemblée. Ce mode de scrutin favorise en effet les grandes formations et à long terme la bipolarisation. Cependant, à l’élection présidentielle de 1965, il est mis en ballotage par François Mitterrand, candidat de la gauche, alors que Jean Lecanuet qui incarne la droite non gaulliste réalise un score honorable. Il l’emporte au deuxième tour mais son nouveau mandat est marqué par une certaine usure du pouvoir. Face à la contestation étudiante et sociale de mai 1968, il semble impuissant. Il laisse son premier ministre Georges Pompidou gérer la crise.
La victoire du parti gaulliste (UDR = Union pour la Défense de la République) aux législatives qui font suite à la dissolution de l’Assemblée lui donne un deuxième souffle. Cependant, face au refus des français d’adopter son projet sur la régionalisation et la réforme du Sénat, il choisit de démissionner en avril 1969. Puis il se retire à Colombey-les-Deux-Eglises où il meurt un an plus tard.
En 11 ans de pouvoir, de Gaulle est parvenu à doter la France d’institutions solides et à assurer la stabilité politique.
3- La construction de l’alternance (1969-1988)
a- Georges Pompidou ou la continuation de la tradition gaullienne (1969- 1974)
En juin 1969, de Gaulle est élu président de la République. Ancien premier ministre, il apparaît largement comme son héritier politique. Il est soutenu par l’UDR mais aussi par la droite modérée de Valéry Giscard d’Estaing. Son action est ainsi marquée par la volonté de développer le pays sur le plan économique et technologique par une action publique forte. En politique étrangère, la volonté d’indépendance nationale reste prioritaire mais Pompidou accepte l’intégration du Royaume Uni dans la
CEE et une politique plus pro-européenne.
Son Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas tente de mettre en place des réformes sociétales. La « nouvelle société » (référence à la Big Society de Johnson) diminue le contrôle des médias par le pouvoir, instaure le SMIC. Pompidou finit par le remplacer par Pierre Mesmer et réaffirme ainsi la primauté présidentielle et le retour à des conceptions plus conservatrices. Le septennat est interrompu par sa mort en avril 1974.
b- Valéry Giscard-d ‘Estaing ou la transition c »entriste » (1974 – 1981)
Aux présidentielles de mai 1974, VGE l’emporte de justesse sur François Mitterrand, candidat de la gauche, après avoir éliminé Chaban-Delmas au 1er tour (avec l’aide de Chirac). Son élection est un événement car pour la première fois, un non-gaulliste s’installe à l’Élysée. Partisan d’une « société libérale avancée », il adopte une s »rie de réformes destinées à moderniser le pays : abaissement de la majorité à 18 ans, loi Veil sur l’IVG, divorce facilité … Une garantie de ressources est accordée aux chômeurs. En effet, le septennat de VGE coïncide avec la crise économique.
En 1976, il remplace son Premier ministre, Jacques Chirac par un homme venu de la société civile, un économiste libéral : Raymond Barre. Pour lutter contre la récession, celui-ci met en place une politique d’austérité. De ce fait, le président doit faire face à une opposition politique croissante. A gauche, l’opposition socialiste et communiste progresse. A droite, Jacques Chirac fonde le RPR (héritier de l’UDR) qui conteste fortement la politique menée. Aussi, VGE organise-t-il sa propre formation : l’UDF en fédérant les courants de la droite modérée afin d’affronter les présidentielles de 1981.
c- François Mitterrand ou la gauche au pouvoir (1981-1988)
La victoire du socialiste François Mitterrand, le 10 mai 1981 face au président sortant constitue un tournant majeur de l’histoire de la Vème République. Elle est l’aboutissement d’un patient effort qui lui a permis d’unifier la gauche non-communiste autour d’un parti socialiste rénové, tandis que le PCF s’enfonce dans le déclin. Traditionnel pourfendeur du régime présidentiel, Mitterrand s’adapte pourtant à ces institutions. Il renforcera même l’image d’un monarque républicain désormais associé à la présidence. Sous son autorité, le Premier ministre Pierre Mauroy lance un train de mesure économiques et sociales conformes aux attentes du « peuple de gauche » : nationalisations, revalorisation du SMIC, 5ème semaine de congés payés, et retraire à 60 ans. Il lance aussi des réformes sociétales donc la plus célèbre est la suppression de la peine de mort, et aussi d’autres mesures : la libéralisation de la radio et de la télé, décentralisation …
Toutefois les mesures et la politique de relance de type keynésienne (politique de demande) ne parviennent pas à stopper la progression du chômage. La persistance de l’inflation conduit à 3 dévaluations du franc. Aussi en 1983, il est contraint de décréter une politique de rigueur. De 1984 à 1986, le nouveau Premier ministre, Laurent Fabius incarne ce tournant et limite l’intervention de l’état dans l’économie.
Toutefois, en 1986, les élections législatives faites au suffrage proportionnel n’empêchent pas la victoire de la droite républicaine, c’est-à-dire la coalition UDF/ RPR. Fait sans précédent jusque là, le président refusant de démissionner est obligé de désigner un premier ministre issu du camp opposé : Jacques Chirac. C’est la première cohabitation. Le nouveau gouvernement qui subit alors la fascination du modèle anglo-saxon (libéral) met en place une politique très libérale marquée par des privatisations massives. Il échoue toutefois à faire baisser le chômage. Il s’aliène une partie de la jeunesse en tentant de faire passer une réforme des universités. Aussi, lors des présidentielles de 1988, Mitterrand qui apparaît comme un recours, le symbole d’une France une l’emporte aisément face à Jacques Chirac.
4- Une république en plein doute (1988-2010)
a- Le difficile deuxième mandat de François Mitterrand
Le nouveau gouvernement est conduit par le socialiste modéré Michel Rocard. Il mène des réformes prudentes au nom de « ni-ni » (ni privatisation, ni nationalisation) : le RMI, la CSG pour maîtriser les dépenses sociales. Mitterrand qui ne l’apprécie guère finit par le remplacer par la fidèle Edith Cresson, puis par Pierre Bérégovoy qui a largement contribué à la chute de son prédécesseur. Ce dernier fait adopter de justesse le traité de Maastricht par référendum en 1992. Toutefois en 1993, la droite l’emporte de manière triomphale aux législatives. Bérégovoy se suicide. François Mitterrand nomme Edouard Balladur du RPR Premier ministre (et non pas Chirac qui a médité la leçon de 1986-88). C’est la deuxième cohabitation.
Celle-ci introduit une véritable dyarchie dans l’exécutif et l’affaiblit donc, notamment pour ce qui concerne la fonction présidentielle. Le président se replie sur le domaine réservé ce que le Premier Ministre et le gouvernement peuvent néanmoins lui contester. Le rôle de l’Assemblée Nationale est revalorisé puisque le gouvernement qui conduit la politique intérieure ne peut s’appuyer que sur sa majorité parlementaire. Au total, on a le sentiment d’une certaine confusion, d’un manque de cohérence, en contradiction avec l’esprit de la Vème République. D’autre part, la fin du deuxième mandat de Mitterrand est rendue difficile par sa maladie, un cancer de la prostate mais aussi l’usure du pouvoir. Les scandales politico-financiers et ses relations ambiguës avec certains responsables vichystes (Bousquet) brouillent son image. Les socialistes même ruent dans les brancards. Le chômage persiste et augmente même alors même « qu’on a tout essayé » (Mitterrand). Les succès du FN, parti protestataire, très hétéroclite illustrent la méfiance et le désarroi d’une partie de l’électorat.
b- Les présidences tourmentées de Jacques Chirac
Aux élections présidentielles de 1995, Chirac, qui a éliminé qui a éliminé de façon inattendue Edouard Balladur au premier tour est élu face au socialiste Lionel Jospin sur la thématique de la « fracture sociale ». Le Premier ministre, Alain Juppé tente de mettre en forme des réformes de structure concernant le système de santé et la fiscalité. Il doit reculer face à un vaste mouvement de grève.
En 1997, Jacques Chirac qui criant l’échéance de 1998 décide de dissoudre l’Assemblée Nationale. La victoire inattendue de la gauche aux législatives provoque une troisième cohabitation qui affaiblit encore la fonction présidentielle. Lionel Jospin, nouveau Premier ministre constitue un gouvernement de « gauche plurielle », avec les verts et les communistes. Sa politique de relance s’appuie notamment sur l’idée de partage du travail, qui se traduit par la loi Aubry des 35 heures. Par ailleurs, le quinquennat est adopté par référendum en septembre 2000. Il s’agit de faire correspondre un mandat présidentiel avec une législature de manière à empêcher la cohabitation. Au final, les perspectives de Lionel Jospin pour les présidentielles de 2002 paraissent bonnes. Toutefois, le premier tour d’avril 2002 provoque la stupéfaction. Pour la première fois, le principal candidat de la gauche est éliminé. Jean-Marie Le Pen se retrouve au second tour face à Chirac. Le report massif de la gauche sur sa candidature permet à Jacques Chirac de remporter une victoire triomphale. Le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin peut s’appuyer sur un parti de droite unifié : l’UMP qui dispose d’une large majorité à l’Assemblée.
Toutefois, le sentiment de crise politique persiste sur fond de morosité économique et de désaveu du pouvoir vis-à-vis du pouvoir en place. Le référendum sur la constitution européenne est rejeté en mai 2005. Aussi, Jean-Pierre Raffarin est-il remplacé par Dominique de Villepin. Ce dernier est aussitôt confronté à l’embrasement des banlieues et aux crises sociales liées au CPE en 2006. En 2007, les présidentielles voit l’affrontement de Nicolas Sarkozy pour l’UMP et de Ségolène Royal, désignée à la suite de primaires inattendues qui la voient s’imposer au détriment de Dominique Strauss-Kahn. Sarkozy l’emporte confortablement, il est néanmoins confronté au cours de son mandat à la crise de 2008 et voit sa popularité se dégrader très rapidement.
c- Les désenchantements d’une démocratie « postmoderne »
L’alternance et le mode de scrutin majoritaire vont simplifier les choix politiques et diminuer les différences entre les deux blocs de centre droit : RPF, UDR, UMP et de centre gauche, PS. A cela s’ajoute l’affaiblissement de la souveraineté nationale du fait de l’intégration européenne et de la mondialisation. Les marges de manœuvre du gouvernement apparaissent beaucoup plus limitées qu’autrefois.
Ainsi, la vie politique souffre comme le montre les présidentielles de 2002. Elle se traduit par l’émiettement des forces politiques, une abstention qui gagne les électeurs, et un tiers des suffrages se portent sur des partis protestataires qui ne pourraient pas gouverner. L’essor du FN ou des partis trotskystes (Lutte Ouvrière) témoigne du désenchantement et d’une volonté de rupture.
L’usure des gouvernements ou des majorités paraît également de plus en plus rapide. Aucun parti au pouvoir ne parvient à le conserver aux élections législatives suivantes, sauf exception. Ainsi, la fin des idéologies et l’entrée dans une société hyper médiatisée a fait émerger une démocratie « post moderne » ou une démocratie d’opinion. Les responsables se soumettent aux impératifs de la communication qui réduit tout le débat politique à une affaire d’image et de petites phrases. Ils subissent ou acceptent par ailleurs une certaine guignolisation. La peoplelisation et la dérision orchestrées par les médias contribuent aussi au discrédit de la politique. Celle-ci se réduit souvent à des messages compassionnels plutôt qu’à un discours construit et rationnel. Certains estiment que la régénération du politique passe par le rétablissement d’un régime parlementaire dans le cadre d’une VIème République. D’autres prônent le renforcement du pouvoir présidentiel et la suppression du poste de Premier ministre.
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